L’éditorial « Est Républicain » a publié le 09 novembre 2010 un article sur un nommé Serge Petitdemange qui se dit victime d’une machination franc-maçonnique et qui réclame réparation de l’État.
Voilà de quoi alimenter les thèses anti-maçonniques…
Voir l’article signé Walérian KOSCINSKI
Source : http://www.estrepublicain.fr/fr/24-heures-haute-saone/info/4111439-Vesoul-machination-franc-maconnique
« S’il parvient facilement à ôter les chaînes symboliques qui l’étreignent, Serge Petitdemange n’a rien d’un David Coperfield quand il s’agit de s’extraire de l’emprise juridico-maçonnique dont il clame être le jouet depuis la fin des années 80. À cette époque, et l’on pourrait être tenté de sourire, «j’ai refusé les avances de ma patronne. Aujourd’hui, je déposerais plainte pour harcèlement sexuel si c’était à refaire» explique cet habitant de Montarlot-lès-Rioz. À refuser un remake de Basic instinct sur fond de boîte de sécurité dont il était le directeur du personnel, tout bascule. «Le lendemain, j’ai retrouvé mon bureau dans le couloir», début des hostilités que ne tarde pas à comprendre cet ancien militaire.
La lettre de licenciement pour faute lourde suit, «mais elle n’était pas motivée». Début d’un combat juridique aux prud’hommes, «mais son mari y était juge», remet-il en cause l’impartialité de l’instance paritaire. Ensuite, c’est dans un tourbillon que l’ancien premier-maître de la marine nationale décrit son triangle judiciaire des Bermudes. De nouveaux boulots en nouveaux prud’hommes, il aurait pu écrire le routard de la carte judiciaire de la région PACA (Provence Alpes Côte d’Azur). «Toulon, Marseille, cour d’appel d’Aix», c’est jusqu’en cassation qu’il affirme que la justice «a violé ses propres droits sous influence maçonnique».
Accusations sans preuves? À un juge d’instruction de trier le vrai du faux. Car à lire le bottin des déboires judiciaires de M. Petitdemange, il n’y a pas de raison, a priori, d’en douter. Même si l’on n’échappe pas à la sensation de verser dans la théorie du complot, il répond à la question d’une éventuelle paranoïa de sa part: «ce n’est pas de ma faute si ça a duré si longtemps. Ça n’aurait dû durer que deux ans».
Désormais, fort d’un courrier anonyme daté de 2009 qu’il attribue à des frères maçons «écœurés. Des alliés de circonstances que je ne connaîtrai jamais». Mais qui semblent lui indiquer qu’il n’est pas fou et l’invitent à aller plus loin. «Même s’il est anonyme, sachez utiliser ce message».
Galvanisé par cette lettre dont la flamme de la poste est mystérieusement vierge de tout bureau de départ, Serge Petitdemange a donc envoyé un dossier, son dossier au procureur de la République de Vesoul, «En lui demandant de chausser les lunettes de l’honnêteté». Soit de passer au second plan les intérêts de frères obscurs pour préférer ceux de son serment de magistrat… au cas où. Jean-François Parietti, le procureur de Vesoul, se défend d’appartenir à toute obédience.
Quoi qu’il en soit, et si le parquet ne s’en saisissait pas, Serge Petitdemange a une cartouche de réserve dans le chargeur. «Je transmettrais alors ma plainte au doyen des juges». Là encore, si le complot juridico-maçonnique perdurait, et ne voyait pas aboutir le combat de cet homme d’aujourd’hui 64 ans, Serge Petitdemange est tout disposé à ressortir les chaînes. En attendant, il cherche un avocat «qui ait du ventre». Une nécessité, ne serait-ce que pour ingurgiter son dossier.
Walérian KOSCINSKI »