Et quelle prétention penseront certains d’intituler ainsi un article pour évoquer ma vision de la Franc-Maçonnerie.
Franc-Maçon depuis 4 ans, initié dans une obédience libérale et adogmatique de « taille humaine » pour ne pas dire « petite », les joies, les peines, les doutes et les espoirs se sont tour à tour succédés au gré de mon cheminement. Et que reste-t-il aujourd’hui de mes illusions perdues : l’espoir. Oui l’espérance en une Franc-Maçonnerie dont l’archaïsme traditionnel dont elle a été et est encore affublé par ses détracteurs ( de l’intérieur comme de l’extérieur) était si porteuse d’avenir et d’évolution.
Aujourd’hui encore plus qu’hier la Franc-Maçonnerie est à la recherche de son utilité. Utilité qui n’était pas au coeur de ses préoccupations avant 1945 puisque tant ses mots que ses actions ont rayonnés sur nos sociètes en soif et désirs de liberté. Désirs et soif auxquels nos anciens ont su répondre par leurs implications dans la vie de la cité avec des idées nouvelles et révolutionnaires, oui révolutionnaire au sens noble du terme.
La Franc-Maçonnerie est aujourd’hui à la recherche d’un combat à mener : celui de la Laïcité semble être le combat du jour et de demain. Hier nos pairs ont menés semblable combat. Donc pour ma part le combat est d’ors et déjà gagné même s’il convient de sauvegarder ce qui a été construit hier. Le constat est sans appel : rien de nouveau.
Les questions sociétales à l’étude des loges sont d’années en années quasi les mêmes : La Laïcité encore et toujours. Parler de Laïcité devrait demeurer un sujet de discussion quotidien mais pas un combat ultime. La Laïcité est et demeure pusiqu’elle est l’un des fondements de notre société et qu’elle est intégrée à notre Constitution. De ce fait, elle n’est pas a instaurer même si sa conception devra certainement évoluer comme toute chose dans ce monde.
Aborder, discuter, plancher sur la Laïcité pour la majeure partie des obédiences traduit surtout une carence d’idées nouvelles et rénovatrices à proposer à la société.
La Franc-Maçonnerie est, entend on sur les parvis comme dans nos temples, un reflet ou à l’image de la société donc avec des défauts. A cela je répondrais deux choses : quelle bien mauvaise image nous avons alors de la société (dont nous faisons partie) et quelle belle excuse nous avons là pour répondre à nos lacunes, manquements et devoirs. Oui la société à des défauts, oui la Franc-Maçonnerie a les siens aussi mais lorsque nosu franchissons les portes du temple n’avons nous pas décidé pleinement en notre âme et conscience de changer, de faire cet effort ultime de tenter de changer, de contribuer à l’amélioration de l’Humanité ?
Mais qu’est ce que cette idée suggère encore en nous ? Une simple phrase figurant dans la plupart des articles premier des constitutions maçonniques que l’on doit tous simplement régurgiter lors d passage au grade supérieur ? Ou alors est-ce une conception si belle qu’elle nécessite un plein investissement de nos personnes au delà de nous-mêmes ?
Malheureusement ces mots « amélioration de l’Humanité » ont été trop galvaudés. Oui ces derniers participent malgré eux à un folklore maçonnique dont nous nous accomodons tous.
Il n’y a qu’à constaternombres d’entre-nous qui s’extasient devant tel ou tel rituel partiqué dans une loge sans en comprendre ou tenter d’en comprendre l’essence même, la signification. « j’aime ce rituel car il est beau » voilà ce que l’on entend… Un rituel n’est pas que beau ou s’il est beau c’est par son sens ou ses sens, par ce qu’il interpelle en nous.
J’ai rencontré des francs-maçons fraichement élevés à la maîtrise me répondre à une question que je leur posais sur la légende d’Hiram « C’est qui Hiram » ou alors « il n’est pas chez nous« . Sans commentaire…Et cela touche toutes les obédiences sans disctinction.
Carence dans l’apprentissage, dans la connaissance : lorsqu’on s’intie à un travail on est formé et l’on se forme à celui-ci. La franc-maçonnerie qui trouve son origine dans les corporations de métiers est une profession en soi et même une profession de foi. Et à ce titre, un long et interminable travail d’étude se doit d’être réalisé par chacun des maçons.
Combien de francs-maçons « maçonnent » sans aucune instruction ou sans s’instruire soi-même ? Un médecin devient il médecin sans cours de médecine, sans lire un seul livre de médecine ?
L’initiation n’est pas tout et ne fait pas tout comme le tablier ne fait pas le maçon.
Pourquoi l’image de la Franc-Maçonnerie en est elle là ? Je ne pense pas que ce soit la faute à la Franc-Maçonnerie mais plutôt celles des francs-maçons comme toujours d’ailleurs.
Serait ce alors une question de « recrutement » ? Oui le terme pourrait sembler inapproprié voir même choquant mais je pense qu’il s’agit bel et bien d’un véritable problème. Quelles sont les motivations qui dictent un profane à venir frapper à la porte du Temple ? Ces dernières sont elles véritablement prises en compte ? Qu’espère-t-on en entrant en maçonnerie ?
Je dirais qu’il ne faut rien attendre mais tout apporter.
Trop souvent nous constatons que nos tenues deviennent monotones et sans intérêt : les planches sont des copiés-collés dénichées ça et là, les débats inexistants.
Les agapes, moments certainement où la fraternité doit battre son plein, sont devenues des épisodes d’une mauvaise série B qui s’enchaînent sans aucun véritable sens. Ce moment qui doit être un lieu de débat devient le dernier café à la mode où les derniers potins maçonniques de la cité locale s’échangent.
Qu’avons nous à envier au Rotary, aux tables rondes, aux Anysetiers, aux clubs 41,etc… D’ailleurs j’ai toujours été étonné de constater les doubles, triples appartennances…
La loge maçonnique ne serait elle pas le dernier club à la mode ? D’ailleurs, il est assez étonnant de constater les maçons qui se dévoilent dans la vie profane alors qu’ils clament haut et fort ne pas vouloir se dévoiler : paradox qui veut en dire long.
Les « grosses obédiences » veulent demeurer toujours aussi « grosses » (c’est louable) et les « petites » obédiences désirent « grossir » à l’image de leurs ainés (c’est également compréhensible). Mais à quel prix ? Au prix et au détriment de la société.
Combien d’entre-nous voient dans la cité des personnes que l’on qualifie de « maçons sans tablier » en louant leurs mérites ? Mais qu’est ce donc un « maçon sans tablier » ? Ce n’est pas un franc-maçon c’est certain.
Aujourd’hui, la Franc-maçonnerie est considérée comme une école d’éveil à la conscience et une nouvelle spiritualité sans Dieu alors qu’elle était une école de la réflexion, de la pensée, une philosophie : certes changer soi-même pour changer le monde mais ce monde n’est pas si altruiste que cela.
Alors qu’en sera-t-il demain ?
La Franc-Maçonnerie s’enferme dans un immobilisme que l’on tente d’ignorer car dans le même temps elle s’extériorise de plus en plus. Elle devient moins secrète et moins discrète.
Cette immobilisme ne concerne en rien la tradition initiatique ni même l’art royal mais plutôt un immbolisme de la pensée.
Vouloir changer les choses n’est pas sans risques : nos ainés l’ont prouvé et l’ont éprouvé mais quelles belles victoires ont ils offert à la Franc-Maçonnerie. Victoires dont nous nous parons pour prouver que la Franc-Maçonnerie a son utilité.Sans ces femmes et hommes la Franc-Maçonnerie ne serait plus. En sommes nous dignes ?
Nous vivons sur un héritage de plus de 200 ans mais qui s’amenuise car il n’est pas investi.
Nous ouvrons des musées, nous animons des conférences, nous écrivons des livres, nous administrons des sites, des blogs : tout cela contribue à entretenir la flamme de la maçonnerie mais pas à la société si ce n’est pour combler la curiosité des profanes.
Oui qu’apportons nous à la vie de société ? C’est peut être en répondant à cette question que se décidera l’avenir de la Franc-Maçonnerie.
Noé Lamech