L’émission radiophonique Redécouvertes proposa en 1990 une incursion aussi riche que passionnante dans l’univers de la franc-maçonnerie.

Dans un entretien en quatre parties, Paul Gourdot (1930-2009), ancien Grand Maître du Grand Orient de France (1981-1984), en dresse l’historique du Moyen-Age à nos jours.

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1ère partie: Les maçons au Moyen-Age et la naissance de la franc-maçonnerie spéculative. (LIEN)

Ce sont les corporations de bâtisseurs qui donnent naissance à la franc-maçonnerie. A partir du Moyen-Age, les bâtisseurs de cathédrale sont des « hors-saints » qui viennent d’ailleurs. La transmission du savoir et la formation des apprentis ont lieu dans les loges. Le glissement vers une franc-maçonnerie spéculative apparaît vers la fin du 17e siècle avec les derniers grands chantiers. En 1717 quatre loges se réunissent et forment une obédience, la Grande loge de Londres. Avec dès 1723 la première Constitution du pasteur Anderson.

2ème partie: Rôle des franc-maçons dans la préparation de la Révolution française. (LIEN)

Les premières loges s’implantent en France dès 1725. Les Grands Maîtres sont jusqu’en 1738 des exilés britanniques. La franc-maçonnerie se diffuse surtout par les loges militaires et se répand un peu partout. A la veille de la Révolution française, il y a plus de 600 loges en France. On trouve des franc-maçons dans la noblesse, le clergé et le Tiers-Etats. Peu parmi eux pensent à renverser la monarchie, mais ils véhiculent les idées nouvelles de cette époque et seront ensuite les gardiens des traditions républicaines.

3ème partie: Excommunication des franc-maçons de l’Eglise catholique.(LIEN)

Selon Paul Gourdot, les personnes qui ont promu l’indépendance des Etats-Unis étaient des franc-maçons, en raison des principes de liberté et de fraternité. Le Grand Orient de France est une institution masculine, mais il existe des loges mixtes ou féminines comme La Grande Loge féminine de France. Dès 1802, les franc-maçons sont excommuniés selon la bulle papale de 1738 déclarée ipso facto. En découle un courant qui s’éloigne des constitutions d’Anderson et qui prône le progrès, à savoir la franc-maçonnerie libérale.

4ème partie: Les franc-maçons dans le collimateur des politiciens.(LIEN)

Des interdits de Louis XV jusqu’au communisme des pays de l’Est en passant par le fascisme, la liste des persécutions est longue. Des méfiances ont germé avec l’introduction de l’enseignement obligatoire, gratuit et laïc. Des institutions se sont greffées sur la structure des loges maçonniques, comme la loge P2, qui était avant tout une mafia d’influence. Paul Gourdot revient sur l’introduction des membres par cooptation et les rites d’initiation. Car en effet « n’est pas franc-maçon qui veut ».