MISCELLANÉES MAÇONNIQUES par Guy Chassagnard
En franc-maçon de tradition, attaché à l’histoire de ce qui fut jadis le Métier de la Maçonnerie avant que de devenir la Maçonnerie spéculative des Maçons libres et acceptés, notre frère Guy Chassagnard met en chroniques ce qu’il a appris dans le temple et… dans les textes ; en quarante et quelques années de pratique maçonnique. Ceci selon un principe qui lui est cher : Apprendre en apprenti, comprendre en compagnon, partager en maître.
Chronique 274
1798 – L’union des francs-maçons
La Révolution et la Terreur qui en a découlé ont mis à mal la Franc-Maçonnerie, qui a perdu la majeure partie de ses membres.
Les nobles se sont expatriés, les ecclésiastiques se sont retirés, quant aux bourgeois ils sont allés pour beaucoup dans les sociétés populaires. Le Directoire étant facteur d’apaisements, la Grande Loge de Clermont et le Grand Orient de France ont repris leurs activités.
Les loges endormies se sont réveillées, de nouvelles loges ont été créées. Pour un temps même, les rivalités font place à la fraternité…
Il paraît donc normal qu’Alexandre de Roëttiers de Montaleau, grand vénérable du Grand Orient de France, engage, dès 1798, des discussions avec les dignitaires de la Grande Loge rivale en vue d’aboutir à une fusion des obédiences maçonniques françaises.
Il faut toutefois attendre mai 1799 pour que des commissaires soient nommés par le Grand Orient et la Grande Logeo; rondement menées, les tractations permettent de résoudre la cause majeure du schisme de 1773, savoir l’inamovibilité des maîtres de loges : les vénérables ad vitam garderont la charge de leur loge pendant neuf années avant que disparaisse à jamais le principe de l’inamovibilité.
Le 22 juin, les dignitaires de la Grande Loge de Clermont sont reçus sous une voûte d’acier, maillets battants, par les dignitaires du Grand Orient. Ce qui fait dire à Roëttiers de Montaleau qu’il n’a pas « assez d’expressions pour témoigner tous les sentiments que l’entrée [des frères] fait naître dans son âme ».
Se tient alors une assemblée solennelle qui marque l’intégration, sans réserve, de la Grande Loge dans les structures inchangées du Grand Orient. Sont également officiellement réunies les archives des deux obédiences.
© Guy Chassagnard – Auteur de :
- Le Dictionnaire de la Franc-Maçonnerie (SEGNAT, 2016),
- La Franc-Maçonnerie en Question (DERVY, 2017),
- Les Constitutions d’Anderson (1723) et la Maçonnerie disséquée (1730) (DERVY, 2018),
- La Chronologie de la Franc-Maçonnerie (SEGNAT 2019),
- Les Annales de la Franc-Maçonnerie (SEGNAT 2019)
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