MISCELLANÉES MAÇONNIQUES par Guy Chassagnard
En franc-maçon de tradition, attaché à l’histoire de ce qui fut jadis le Métier de la Maçonnerie avant que de devenir la Maçonnerie spéculative des Maçons libres et acceptés, notre frère Guy Chassagnard met en chroniques ce qu’il a appris dans le temple et… dans les textes ; en quarante et quelques années de pratique maçonnique. Ceci selon un principe qui lui est cher : Apprendre en apprenti, comprendre en compagnon, partager en maître.
Chronique 250
1785 – Lu dans L’Île des Sages
Relevé dans L’Isle des Sages ou le Sceptre donné par les Grâces, ouvrage publié en 1785 à « l’orient de la Cour » – de Versailles bien sûr :
« On a reçu depuis peu des nouvelles authentiques de Berlin, par lesquelles on est informé que Sa Majesté Prussienne vient d’établir de nouveaux règlements pour la Société des Francs-Maçons dont elle retirera les avantages les plus précieux. Plusieurs Institutions qui étaient plutôt affaire de forme que d’usage général ont été annulées, & l’on a rédigé un nouveau Code de Loix.
« Il est arrêté par les susdits Règlements qu’on ne recevra Maçons que les personnes de naissance, de mœurs & de professions recommandables.
« Chaque membre payera 25 rixdalers (ou 4 livres 3 shillings sterling) pour le premier degré ; 50 rixdalers (ou 8 liv. 3 s. sterl.) pour passer au second ; & 100 rixdalers pour être reçu Maître.
« Le Récipiendaire demeurera trois mois dans chaque degré, & le grand Trésorier divisera en trois parts chaque somme qu’il recevra.
« La première pour payer les frais de la Loge ; la seconde pour subvenir aux besoins des frères qui se trouveraient dans la détresse ; & la troisième pour le soulagement des pauvres en général. »
Une particularité digne d’attention, c’est que « le grand Frédéric fut reçu Maçon sous la constitution écossaise dans la Loge établie à Brunswick, n’étant encore que Prince Royal.
« Il fut tellement satisfait des procédés de la Société qu’à son avènement au trône il s’occupa de l’établissement d’une Grande Loge à Berlin. Ce Prince obtint à cet effet une Patente d’Édimbourg ; & depuis cette époque la Maçonnerie a toujours été en honneur dans le Royaume de Prusse. »
© Guy Chassagnard – Auteur de :
- Le Dictionnaire de la Franc-Maçonnerie (SEGNAT, 2016),
- La Franc-Maçonnerie en Question (DERVY, 2017),
- Les Constitutions d’Anderson (1723) et la Maçonnerie disséquée (1730) (DERVY, 2018),
- La Chronologie de la Franc-Maçonnerie (SEGNAT 2019),
- Les Annales de la Franc-Maçonnerie (SEGNAT 2019)
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