Les Centre-Bretons ont été nombreux à tenter leur chance dans le Nouveau monde, mais le parcours de Louis Goaziou, né à Scrignac en 1864, est hors-norme. Au pays du capitalisme, il devient un agitateur anarchiste, un syndicaliste socialisant et l’un des piliers de la franc-maçonnerie.
C’est une vie étonnante qui attendait Louis Goaziou, né un 22 mars 1864, à Scrignac, une commune des monts d’Arrée entre le Centre-Bretagne et le pays de Morlaix. Issu d’une famille modeste – père sabotier et mère mercière ambulante -, il est rapidement placé après la mort de sa mère. Bon élève, il est destiné à la prêtrise et bénéficie d’une éducation religieuse « poussée », qui le conduira à un rejet de certains « curés repoussants », mais en conservera une certaine culture classique et une bonne maîtrise du français.