MISCELLANÉES MAÇONNIQUES par Guy Chassagnard

En franc-maçon de tradition, attaché à l’histoire de ce qui fut jadis le Métier de la Maçonnerie avant que de devenir la Maçonnerie spéculative des Maçons libres et acceptés, notre frère Guy Chassagnard met en chroniques ce qu’il a appris dans le temple et… dans les textes ; en quarante et quelques années de pratique maçonnique. Ceci selon un principe qui lui est cher : Apprendre en apprenti, comprendre en compagnon, partager en maître.

Chronique 205

1770 – L’Ordre du Royal Secret

Il n’a jamais existé, à notre connaissance d’Ordre, administrativement et ésotériquement structuré, des Souverains Prin­ces du Royal Secret. À moins que ne soient reconnues au­thentiques les célèbres – mais apocryphes – Grandes Cons­titutions, délivrées en 1762 par Frédéric II de Prusse…

Ce qui est certain, c’est qu’Étienne Morin, fait à Paris en août 1761 « Grand Maître Inspecteur de la Parfaite et Sublime Maçonnerie », constitua so­lennellement, le 30 avril 1770, un Grand Chapitre des Princes du Royal Secret ou Nec plus Ultra, à Kingston (Jamaïque) composé d’une demi-douzaine de frères, dont Henry An­drew Francken.

« Vous devez strictement, était-il précisé dans le texte de la char­te fondatrice, vous conformer à tous les Statuts, Règles et Règle­ments des neuf commissaires nommés par les Grands Cha­pitres des Su­blimes Princes du Royal Secret aux Grands Orients de Fran­ce et de Prusse et consignés dans la délibération en date du 7 décembre 7762, pour être notifiés tels qu’approuvés par les susdits Grands Chapitres de Prusse et de France à toutes les Loges régulières et particulières, Conseils, Grands Conseils, Grands Cha­­­­pitres et Consistoires à la sur­face des deux hémisphères afin de gouverner et de régler toutes les Loges, Conseils, Grands Con­seils, Grands Chapitres et Consistoires depuis le degré de Maître Se­cret jusqu’à celui du Royal Secret. »

On ignore tout des activités de ce Grand Chapitre. 

Ce que l’on sait toutefois c’est qu’Étienne Morin nomma quelques semaines plus tard un certain Antoine Charles Men­nessier de Bois­sy, sénéchal à Saint-Domingue, Dé­puté Inspecteur et Grand Comman­deur, lui attribuant « plein et entier pouvoir de conférer les plus hauts et plus sublimes grades ». 

© Guy Chassagnard – Auteur de  :

• La Franc-Maçonnerie en Question (DERVY, 2017),
• –Les Constitutions d’Anderson (1723) et la Maçonnerie disséquée (1730) (DERVY, 2018),
• –Le Dictionnaire de la Franc-Maçonnerie (SEGNAT, 2016).

———-