Les discussions de la Convention citoyenne sur la fin de vie doivent rendre leurs conclusions au gouvernement au printemps, sur la base d’une potentielle « aide active à mourir » à de « strictes conditions »
Le journal Sud-Ouest a publié l’article suivant : Fin de vie : faire évoluer la loi, une « avancée humaniste » pour une majorité de francs-maçons
Ce serait « une avancée humaniste », un « progrès », une « ultime liberté » : plusieurs obédiences franc-maçonnes sont favorables à une évolution de la législation actuelle sur la fin de vie allant dans le sens d’une « aide à mourir ». « Sur ces questions éthiques, chacun a son avis » et « nous ne sommes pas là pour imposer une façon de voir », affirme Christiane Vienne, grand maître de la Grande loge mixte de France (GLMF). « Mais d’une manière générale, il y a un courant majoritaire en faveur de l’aide à mourir », dont la mise en place constituerait un « progrès ».
Une « aide active à mourir », à de « strictes conditions » : telle est la préconisation du Comité consultatif national d’éthique (CCNE) dans un avis inédit, rendu en septembre. Et c’est dans ce cadre que se tiennent les discussions de la Convention citoyenne sur la fin de vie, laquelle devra rendre ses conclusions au gouvernement au printemps.
« Avancée humaniste »
Au Grand Orient de France (GODF, 50 000 membres), la commission chargée des questions de bioéthique s’est prononcée pour « un dépassement et une modification de la loi » actuelle, la loi Claeys-Leonetti, a indiqué Oscar Benitez. La loi, dont la dernière version remonte à 2016, autorise la sédation de malades en phase terminale et aux souffrances inapaisables. Mais elle n’autorise ni l’euthanasie, ni le suicide assisté.
Fort de la devise républicaine, Oscar Benitez a argumenté : « Avec cette loi, la liberté est incomplète – le moment (de la mort, NDLR) n’est pas choisi par les patients, car la sédation profonde ne peut intervenir qu’à l’imminence de la mort ». « L’égalité n’est pas respectée », puisque chaque Français ne possède pas forcément « la somme nécessaire » pour se rendre en Belgique, où l’euthanasie est dépénalisée, ou en Suisse, où le suicide assisté est autorisé. Enfin, « la fraternité est blessée » car « quoi de moins fraternel qu’assister aux souffrances d’un proche ? » Aussi, « modifier la loi » serait « une avancée humaniste », a-t-il souligné, plaidant pour que cela soit un « droit opposable ».