Le vendredi 25 août 2017 au matin, un incendie s’était déclaré dans un immeuble, qui abrite la loge maçonnique, rue Jean-Jaurès à Nantes. Des tags représentant des croix gammées avaient été également retrouvés. (voir https://www.gadlu.info/incendie-et-tags-neo-nazi-au-temple-maconnique-de-nantes-2-suspects-interpelles.html)
Dans un article du 13 décembre 2017 du journal « Sud-Ouest » on apprends que le procès s’est tenu cette semaine : Nantes. Loge maçonnique brûlée : « Une vertigineuse bêtise »
Deux copains de 23 et 24 ans ont inexplicablement incendié l’immeuble des francs-maçons de Nantes, en août. Pleins de honte mais pas d’explications, ils ont été condamnés ce mardi 5 décembre 2017.
On devait enfin savoir. Pourquoi donc s’être acharné sur la loge maçonnique de Nantes, le 25 août au petit matin ? Un incendie criminel a noirci tous les murs et détruit l’inestimable bibliothèque des francs-maçons. Qui tenait le briquet qui a allumé deux départs de feu à une heure d’intervalle ? Qui tenait la pointe qui a gravé une croix gammée sur le mur ?
Deux copains de 23 et 24 ans sont jugés ce mardi 5 décembre 2017 par le tribunal correctionnel. L’un d’eux s’est rendu à la police, encore ivre, peu après l’incendie. Ils ne sont pas ceux qu’on s’attendait à voir. Le procureur le souligne, dans une charge lourde. « S’il y avait une réflexion, un combat…, soupire Thierry Rolland. On pourrait en débattre, on pourrait le combattre ! Mais là, il n’y a rien ! Un néant total. Un vide qui donne le vertige. Vous êtes vertigineux de bêtise ! »
Les deux jeunes gens n’en mènent pas large. Ils ont rangé les maillots de foot de Marseille et des Pays-Bas qu’ils portaient la nuit de leurs méfaits. Face aux juges, ils se présentent bien mis, chemises fraîchement repassées, cheveux minutieusement rangés.
« Honte »
Pour tout dire, ils font figure de prévenus du mois. « J’ai pu me rendre compte de la gravité de mes actes, soutient le premier. Je suis venu pour les assumer et les réparer. » Son ami, au casier judiciaire tout aussi vierge, embraye : « C’est la première fois que je passais une soirée comme ça, entre guillemets délinquante… » « Vous pouvez enlever les guillemets ! » rectifie de volée la présidente du tribunal. Les deux expriment leur « honte »d’avoir « mis des vies en danger » .
Ce sont deux jeunes bien insérés, qui bossent et mettent de l’argent de côté pour rembourser les dégâts. Enfant, l’un d’eux a été considéré « précoce » . Il vivrait encore très mal, néanmoins, de s’être trouvé à proximité du lieu de l’attentat du Bataclan. Au point que Paris est devenu invivable pour lui. Il est revenu vivre chez ses parents, à Nantes.
« Pas politisé »
Son compère se traîne, comme seule plaie apparente, une rumeur familiale. Elle a mis le feu aux poudres au bout de cette nuit d’août alcoolisée. Il était convaincu que son grand-père, qui venait de mourir, avait commis des agressions sexuelles dans la famille. Comme il avait été franc-maçon, ils ont décidé de mettre le feu à la loge… C’est aussi simple et fou que cela. « Comme si on brûlait une église quand un prêtre est soupçonné ! », s’indigne l’avocat de l’association en charge de la loge maçonnique. Il rappelle au passage que le feu, s’il n’a brûlé personne, a occasionné 250 000 € de dégâts…
Reste quand même cette sombre histoire de croix gammée, gravée sur un mur. « Aucune justification symbolique ! » , jurent les deux copains. « Je ne suis pas du tout politisé,garantit l’un d’eux. Je ne sais même pas réellement ce que font les francs-maçons… » Dans ce duo, l’un complète toujours l’autre : « Moi j’en voulais à mon grand-père. Pas à une institution, quelle qu’elle soit. »
Les deux jeunes hommes, qui avaient dans la même nuit chapardé une statuette exposée pour le Voyage à Nantes, ont été condamnés à un an de prison avec sursis.