Voici une courte note de lecture de Jack Chaboud sur la réédition de « L’oeil d’Hermès » de Frédérick Tristan.
« L’œil d’Hermès ». Approche de l’imaginaire pictural. Frédérick Tristan. 192 pages. 25 €. Editions L’Atelier Contemporain.
Frédérick Tristan, grand écrivain, prix Goncourt 1983 avec « Les égarés », qui a publié une soixantaine d’ouvrages (romans, essais, poésie), demeure le grand absent des salons du livre maçonnique qui cependant pullulent depuis quelques années.
Dans la réédition de son « Œil d’Hermès », l’auteur, en compagnie d’un brillant alter ego nous conduit au long d’une galerie dont il a balisé le parcours selon de grands thèmes fédérateurs de l’imaginaire pictural (« dévoilement de Vénus », « Eros et Agapé », « Le soleil et la lune », « Le triomphe de la mort…), sans pédantisme, avec humour et légèreté. Il nous invite ainsi à faire cette pause que nécessite toute peinture si l’on veut se pénétrer de ses secrets, ses symboles, sa part d’invisible. Les œuvres que nous découvrons traversent l’histoire de peinture occidentale : peintures venues de la bible ou de l’antiquité païenne, fracas de la Renaissance, explosion des couleurs par des artistes impressionnés, nouveaux monstres, nouveaux mythes, se succèdent au rythme lent de notre regard. Les plus grands peintres sont convoqués : le Titien, le Tintoret, Vinci, Carpaccio, Ucello, Cranach, Bosch, Breughel, Dürer, Goya,Turner, Monet et consorts, Van Gogh, et encore et toujours Picasso.
Au long de ce labyrinthe, où niche le Minotaure, les deux « Et in Arcadia ego » de Poussin, assistés de William Blake, ouvrent par la voie d’Hermès Trismégiste, les portes de galeries discrètes qui présentent les illustrations de grandes œuvres de l’art royal comme « L’Atalante fugitive » ou « Le songe de Poliphile ». Ainsi, amoureux profanes de l’art pictural et initiés aux arcanes hermétiques peuvent suivre avec la même jubilation cette réjouissance de l’œil et de l’esprit.
Jack Chaboud
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