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L’OBSTINATION DU COMTE DE GRASSE


MISCELLANÉES MAÇONNIQUES par Guy Chassagnard

En franc-maçon de tradition, attaché à l’histoire de ce qui fut jadis le Métier de la Maçonnerie avant que de devenir la Maçonnerie spéculative des Maçons libres et acceptés, notre frère Guy Chassagnard met en chroniques ce qu’il a appris dans le temple et… dans les textes ; en quarante et quelques années de pratique maçonnique. Ceci selon un principe qui lui est cher : Apprendre en apprenti, comprendre en compagnon, partager en maître. 

Chronique 348

1815 – L’obstination du comte de Grasse

Depuis plus d’un an, le comte de Grasse-Tilly s’efforce de faire reconnaître ses activités militaires passées, sans avoir obtenu gain de cause, mais sans avoir rien perdu de sa détermination. 

Le 21 septembre, il écrit au comte Dupont de l’Étang, ministre de la Guerre : 

« François Auguste, comte de Grasse, chevalier de Saint-Louis, officier de la Légion d’honneur, Colonel, officier supérieur des Gardes de la Porte du Roi ; désirant utiliser son dévouement inaltérable à Sa Majesté, supplie Votre Excellence de daigner lui confier le commandement d’une des Légions départementales. 

« Sa reconnaissance sera éternelle et sans bornes, et il ne négligera aucune occasion de justifier la confiance et les précieuses bontés de Votre Excellence. »

Le temps passe encore sans que les demandes formulées par le comte de Grasse-Tilly ne soient en rien satisfaites. 

Alors voit-on, en août 1816, Caroline de Grasse-Tilly, sa fille, âgée de dix-huit ans, écrire à Henri Clarke (1765-1818), duc de Feltre, ministre de la Guerre, pour attirer son attention sur le dénuement de sa famille : 

« Je profite de l’absence de mon Père, précise-t-elle, pour faire parvenir jusqu’à Votre Excellence, la plainte d’une famille que le malheur ne cesse de poursuivre.  

« Mon Père, fils de l’Amiral, comte de Grasse, se voit après trente-huit ans de service dans la douloureuse position de ne pouvoir donner du pain à maman et à mes sœurs. »

Le capitaine Auguste de Grasse-Tilly vient tout juste d’être nommé chef d’escadron pour prendre rang au 24 décembre 1802. 

« C’est, admettra-t-il, la seule récompense obtenue pour toutes mes campagnes. »

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© Guy Chassagnard – Auteur de  :

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A.S.: