L’informatique nous amène a découvrir un nouveau monde virtuelle où la solitude tient malheureusement parfois une place de premier choix… et Guy Arcizet de conclure « l’informatique n’atteindra sa plénitude dans le maniement que nous en faisons, que lorsque nous l’aurons analysé, critiqué, domestiqué et à terme dompté à l’écart de la dictature de quelques ilotes qui croient y voir une finalité » …. faut il y voir une leçon de remontrance ?
Une réflexion en définitive ….à méditer !
Extrait :
Je suis, depuis plusieurs années, surpris de voir et d’entendre que l’on présente les outils de communication modernes, de même que la rapidité avec laquelle se propage l’information, comme un progrès, technologique bien sûr, ce qui est indiscutable, mais humain aussi, ce qui l’est moins et demande réflexion et analyse.
En effet, que ce soit le téléphone, avec son évolution dans le cellulaire, la télévision, ou l’informatique, l’ensemble de ces éléments a pour conséquence, et l’on espère pas pour finalité, d’isoler, en modifiant bien des éléments du monde sensible, voire en les supprimant. La vue, le toucher, l’odorat, le goût, l’ouïe même. Comment échanger si l’on ne peut ni voir, ou alors par écran déformant interposé, ni sentir, ni toucher ? Pourtant, certains se complaisent dans cette immatérialité et y font même l’essentiel de leur communication personnelle dans des interprétations, commentaires, parfois envoyés à des centaines voire à des milliers de « récepteurs » avec si besoin, à l’acmé de propos délirants, une composante protectrice : l’anonymat.
À cette dérive, je vois un risque : la solitude.
D’abord, parce que j’imagine que le regard échangé est l’un des éléments structurants et constructeurs de la personnalité. Ensuite, parce que c’est dans le regard et non dans la parole qu’est la vérité d’un être. Nous le savons d’une manière intuitive devant certains regards fuyants ou détournés. Aussi, parce que tous les rituels maçonniques sont élaborés pour le regard (ou la présence pour les non-voyants) et nous le savons d’autant plus que nous mettons un bandeau sur les yeux de l’impétrant qui vient en loge. Le dialogue virtuel sur les blogs ou via les courriers Internet nous remet le bandeau et nous ramène dans le monde profane. L’ensemble de notre expression est alors rendu à cette dimension, profane, surtout, cerise sur le gâteau, quand celui qui s’exprime est anonyme. Il y a là pour moi une grande énigme : comment accorder crédit, ou même s’abaisser à lire le moindre propos de quiconque se prétend maçon, ce qu’il y a de moins sûr, puisqu’on ne sait de qui il s’agit, qui dit de manière péremptoire des vérités, plus abruptes que la pierre brute, dont, évidemment, si il était dans une loge, il ne pourrait prononcer le premier mot.
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