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LES SOCIÉTÉS INITIATIQUES D’AFRIQUE

Les sociétés initiatiques d’Afrique

L’Afrique est une multitude de sociétés initiatiques. Tout y est rites de passage. Entre les initiations féminines, les rites de passage à l’âge adulte, nous pourrions en définir de nombreuses formes.

Je m’attarderai donc sur le rite sans doute le plus important quel que soit le pays et la tribu, sorte de dénominateur commun à toutes les sociétés Africaines : le rite de passage entre le monde de l’enfance et celui de l’âge adulte.

Symboliquement, le jeune enfant que l’on voit jusqu’à ce jour comme asexué, va devenir un homme ou une femme et prendre sa place d’individu à part entière au sein de la communauté.

Le jeune est souvent mis en retrait de la tribu pendant des laps de temps variables, il reçoit durant cet éloignement un enseignement sur ses devoirs futurs mais doit aussi subir des épreuves parfois très douloureuses (privation de nourriture, scarifications, enfermement, etc.), mettant à l’épreuve son courage et sa détermination à mériter le droit de se nommer « membre ».

Quand les épreuves sont terminées, l’initié jure de garder le secret sur ce qu’il a vécu et appris, change souvent de nom, car l’enfant n’est plus et l’homme important qu’il devient pour tous vient de naître.

Pendant l’initiation il peut être choisit pour rejoindre une confrérie et ainsi s’occuper par exemple du culte des ancêtres, de garder les légendes et l’histoire orale de la tribu.

Comme dans nos sociétés secrètes occidentales, il existe une initiation que nous pourrions qualifiée de minimale (celle qui permet de trouver sa place au sein de la communauté), mais il existe aussi des « hauts grades » que seuls certains, véritablement méritant, peuvent atteindre en grimpant des degrés initiatiques de plus en plus exigeants. On peut parfois trouver des coutumes qui nous paraîtraient parfaitement insoutenables, comme celles qui consistent à manger des excréments ou de la chair humaine !

Si les initiés des « grades supérieurs » sont connus de la tribu, il n’en est pas de même de leurs savoirs qui ne peuvent être divulgués en dehors d’un cercle autorisé. Celui qui trahirait son serment serait passible de mort dans de nombreuses communautés (d’ailleurs cela n’arrive jamais et les européens qui ont souhaité « savoir », ont du prendre le chemin traditionnel et être acceptés par les anciens afin d’être initiés eux mêmes). On sait que certains groupes ont développé une langue que seuls parlent les initiés supérieurs afin de pouvoir converser librement devant autrui sans risquer de délivrer une information secrète.

On sait aussi que toutes ces traditions servent à conserver l’histoire et l’identité des tribus, leurs connaissances médicales, leur savoir sorcier et leur mystique dont de nombreuses croyances nous parlent « des esprits des ancêtres ».

Pour les plus sages des initiés, il est alors possible de devenir un lien entre le monde des morts et celui des vivants.

Quelque soit la forme de ces traditions, une chose est certaine : l’humilité est bien présente au sein des tribus d’Afrique. Les jeunes respectent les plus âgés et le savoir se transmet à la vitesse appropriée. Qui se veut médium doit répondre de qualités de persévérance, de foi.. Et de beaucoup d’autres volontés de se transformer… En effet, qui chez nous, pour avoir l’honneur de converser avec les esprits, accepterait de souffrir ou de s’humilier, de se priver de nourriture, de faire don total de soi à la communauté ? Il est un fait que toute société initiatique nous apprend qu’on ne peut communiquer avec l’invisible dans un simple désir de « consommer de l’autre monde »…

Il n’existe pas, dans le monde Africain (et je ne crois pas non plus que cela existe ailleurs), de « supermarchés de l’invisible » où il suffirait de vouloir pour obtenir. Quel que soit le mode opératoire, tout part de nous-même, de notre volonté de nous améliorer, de devenir un être dépouillé de l’inutile, un être curieux de sagesse et de véritables connaissances, non pour satisfaire un ego mais pour servir le monde ou sa tribu (En espérant éviter un gourou sectaire qui nous ferait croire qu’il est ce qu’il n’est pas).

 SourceTexte publié le 12 décembre 2011 proposé par Jean sur le site Alliance Spirite

A.S.: