MISCELLANÉES MAÇONNIQUES par Guy Chassagnard
En franc-maçon de tradition, attaché à l’histoire de ce qui fut jadis le Métier de la Maçonnerie avant que de devenir la Maçonnerie spéculative des Maçons libres et acceptés, notre frère Guy Chassagnard met en chroniques ce qu’il a appris dans le temple et… dans les textes ; en quarante et quelques années de pratique maçonnique. Ceci selon un principe qui lui est cher : Apprendre en apprenti, comprendre en compagnon, partager en maître.
Chronique 246
1785 – Les Philalèthes de Savalette de Langes
15 février 1785. – Convoqué à Paris par les Philalèthes de la Loge des Amis Réunis s’ouvre à Paris un convent ayant pour thème principal la science maçonnique, en présence de plusieurs dizaines de frères.
Il s’agit pour les participants de répondre à dix questions du genre :
« Quelle est la nature essentielle de la science maçonnique et quel est son caractère distinctif ?
• Quelle époque et quelle origine peut-on lui attribuer raisonnablement ?
• La science maçonnique a-t-elle des rapports avec les sciences connues sous le nom de sciences occultes ou secrètes ? »
Invité au convent, le comte de Cagliostro, fondateur de la Maçonnerie égyptienne, a déclaré forfait, ses organisateurs refusant de faire table rase de leurs convictions mystiques et de détruire leurs archives – particulièrement abondantes.
Ce convent des Philalèthes, survenu dix ans après la création d’un ordre qui se veut maçonnique, mais encore philosophique, et établi dans sa propre loge par le marquis Charles Pierre Savalette de Langes (1746-1797) – par ailleurs haut dignitaire du Grand Orient de France –, tient jusqu’à la fin du mois de mai une trentaine d’assemblées ; qui se soldent par un résultat jugé « insuffisant » par ses participants, bien que ceux-ci expriment leur volonté d’étendre à toute l’Europe leur quête de la connaissance.
Un second convent, organisé en 1787, portant sur « la nature des intermédiaires entre les dieux et les hommes », connaîtra un échec total car suivi seulement par quelques frères… réunis au domicile du fondateur de l’Ordre.
La pratique des douze grades des Philalèthes cessera, dans une indifférence maçonnique générale, à la mort de leur initiateur survenue en 1797.
© Guy Chassagnard – Auteur de :
- Le Dictionnaire de la Franc-Maçonnerie (SEGNAT, 2016),
- La Franc-Maçonnerie en Question (DERVY, 2017),
- Les Constitutions d’Anderson (1723) et la Maçonnerie disséquée (1730) (DERVY, 2018),
- La Chronologie de la Franc-Maçonnerie (SEGNAT 2019),
- Les Annales de la Franc-Maçonnerie (SEGNAT 2019)
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