Les noirs flocons du souvenir
Recouvrent peu à peu ma vie
De désespoir et de soupirs
A l’haleine vieillie.
Tandis que là haut dans le ciel
Les pâles étoiles livides
Continuent leur danse éternelle,
Cette ronde stupide.
Mais quelle importance a ce monde
Dont je suis le centre oublié,
Et dont le cœur chaque seconde
Refoule la pitié ?
Dans ce grégaire amas d’idiots,
Je suis le berger égaré,
Victime des chiens de troupeau
Contre moi rebellés.
Je suis le prophète haï
Crucifié sans être écouté,
Sans même avoir été honni,
Mais tout juste ignoré.
Je suis l’ombre de la lumière,
Votre folie inexprimée,
L’imagination sans frontière
Qui vient vous stimuler.