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LES ILLUMINÉS D’AVIGNON

MISCELLANÉES MAÇONNIQUES par Guy Chassagnard

En franc-maçon de tradition, attaché à l’histoire de ce qui fut jadis le Métier de la Maçonnerie avant que de devenir la Maçonnerie spéculative des Maçons libres et acceptés, notre frère Guy Chassagnard met en chroniques ce qu’il a appris dans le temple et… dans les textes ; en quarante et quelques années de pratique maçonnique. Ceci selon un principe qui lui est cher : Apprendre en apprenti, comprendre en compagnon, partager en maître.

Chronique 242

1784 – Les Illuminés d’Avignon

L’inventeur des Illuminés d’Avignon fut un certain Antoine Joseph Pernety (1716-1796), bénédictin mauriste défroqué, alchimiste et écrivain à ses heures, qui s’était fami­liarisé avec l’hermétisme dans la bibliothèque de l’abbaye de Saint-Germain-des-Prés. 

Ayant quitté les ordres à la suite d’un séjour aux îles Malouines, il s’installa en Avignon où il fut initié dans la loge Les Sectateurs de la Vérité, avant de fuir l’Inquisition et de devenir le bibliothécaire de Frédéric II de Prusse. 

Il put alors entreprendre de longues recherches sur la pierre philosophale et les grands mystères de la vie humaine. 

Ce qui devait l’inciter à fonder un Ordre des Illuminés de Berlin, dont les préceptes reposaient sur les doctrines mystiques du suédois Emanuel Swedenborg ; son initiative n’étant pas du goût de son protecteur royal, il dut cependant retourner, en 1784, en Avignon. 

Invité du marquis de Vaucroze, il installa dans une ferme proche de Bédarrides son Temple du Mont Thabor dans lequel il put poursuivre sa quête du Grand Œuvre et recevoir, jusqu’à la Révolution, les membres de son Ordre.

Les Illuminés d’Avignon, ou Illuminés du Mont-Thabor, dont faisaient partie divers aristocrates de la région, constituaient une loge maçonnique professant, en six grades, les enseignements de Swe­denborg. 

En était notamment membre le docteur Bouge, Vénérable de la loge Saint-Jean d’Écosse à la Vertu Persécutée d’Avignon

Pernety inculquait à ses frères sa croyance en un Dieu unique, incréé, infini, enfermant en lui la Trinité divine, seulement accessible par l’intermédiaire des esprits célestes et la médiation de la Vierge Marie. 

© Guy Chassagnard – Auteur de  :

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A.S.: