Qu’est ce que ça veut dire être franc-maçon en 2023 ? Il y avait une conférence publique ce mercredi soir à Dijon pour démystifier le sujet. Si vous n’avez pas pu assister à cette conférence, eh bien on est avec la Grande Loge de France à Dijon.
Source : France Bleu Bourgogne – Les francs-maçons sortent du bois à Dijon – De Arnaud Racapé , Anne Pinczon du Sel – 30 mars 2023
France Bleu Bourgogne : Jean-David Mosset, membre de cette grande Loge de France. Les francs-maçons en Côte d’Or, vous êtes combien ?
C’est très difficile à évaluer parce qu’il y a plusieurs obédiences. Je pourrais vous répondre pour la Grande Loge de France. Donc sur Dijon, il y a environ 200 membres, c’est très fluctuant presque d’un jour à l’autre.
Uniquement des hommes. Pourquoi ?
La Grande Loge de France a décidé d’être une obédience masculine. C’est un choix des participants. Il y a une maçonnerie féminine et il y a une maçonnerie mixte. Donc il y a un choix pour toute personne qui décide de rentrer dans la franc-maçonnerie, de faire la démarche, de choisir une maçonnerie mixte, une maçonnerie féminine, une maçonnerie masculine. Ce qui ne serait pas normal, c’est de ne pas avoir le choix.
A quoi ça sert d’être franc-maçon, qu’est ce que ça veut dire ?
Alors je remonte assez loin. Aristote a dit : ‘L’homme est un animal social.’ Il a raison. Mais il n’est pas le seul. Les abeilles sont des animaux sociaux. Par exemple. Je rajouterai que l’homme est un animal spirituel, c’est même, suivant la plupart des anthropologues, ce qui différencie l’homme de l’animal. Et depuis les origines de l’humanité, il y a toujours une voie de transmission de la delà de la spiritualité humaine qui est la voie initiatique et donc la frontière.
C’est une forme de religion ?
Non, ça n’a rien à voir avec une religion. Les religions traitent de spiritualité, mais elles n’ont pas le monopole de la spiritualité.
Donc plutôt un cercle de réflexion, de débats, de discussions ?
Je n’aime pas le terme de cercle. C’est une société traditionnelle et symbolique, et initiatique, qui passe par une initiation traditionnelle qui se fonde sur tout ce qui s’est passé avant pour construire l’avenir. Et symbolique, c’est-à-dire que le langage de transmission de l’initiation va être le symbole.
C’est ce qui crée justement le mystère. On comprend bien l’intérêt ou l’envie de discuter, de débattre, de s’élever un peu du côté de l’esprit. Pourquoi l’utilisation de ces symboles, finalement, à quoi ça vous sert ?
C’est un langage qui est au-delà de ce qui ouvre. C’est un langage d’ouverture, le symbole, la parole.
Mais qui est quand même fermé à tous ceux qui ne sont pas initiés, justement.
Oui, bien sûr, il faut une initiation, c’est-à-dire un commencement, une démarche personnelle, un vécu personnel pour pouvoir entrer à l’intérieur de ce langage symbolique et de façon à pouvoir l’aborder. C’est un langage qu’il va falloir décrypter par le vécu.
Et concrètement, à Dijon, vous vous retrouvez tous les combien ? Et est-ce que vous menez des actions concrètes dans la sphère publique ? La sphère politique par exemple ?
La fréquence des réunions, c’est deux fois par mois et nous appelons ça des tenues. Tout franc-maçon qui s’engage en maçonnerie est tenu justement d’assister à au moins deux fois par mois à celles de la sphère publique. Il y a des obédiences qui sont plus chargées, qui sont plus en phase avec l’action publique. C’est notamment le Grand Orient de France, la Grande Loge est peut être un peu plus en retrait. Mais nous faisons régulièrement des actions. Par exemple, actuellement, il y a eu une démarche en Grande Loge de France sur la fin de vie et toutes les loges de la Grande Loge de France qui ont donné leur accord pour participer à ce travail, ont travaillé sur la fin de vie.