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Les francs-maçons et le pouvoir : film et débat

« Sud-Ouest » annonce la projection du film de Gabriel Le Bomin, « Les francs-maçons et le pouvoir ».

En effet, le Cinéma Jean-Eustache à PESSAC (33) propose ce soir à 20 heures le documentaire d’histoire politique écrit par Stéphane Khémis et réalisé par Gabriel Le Bomin, « Les Francs-Maçons et le pouvoir » (France, 2009, 0h56) sera suivi d’un débat en présence de Stéphane Khémis et de Jack Chaboud, auteur du livre « Tout comprendre : la franc-maçonnerie » (Editions Le Chêne).

Ce documentaire a opté pour une approche historique et pédagogique. Ce choix permet une relecture efficace de la part prise par le franc maçonnerie, dans les évolutions politiques depuis la fin du XIXème siècle. Loin de tout sensationnalisme, ce film entend faire le point sur l’activité de la franc-maçonnerie. L’approche en est avant tout historique ; de la IIIème République jusqu’à nos jours, nous revisitons les liens que l’institution maçonnique a pu entretenir avec le pouvoir politique, notamment lors de l’adoption des lois, comme celles sur l’école publique ou la laïcité. Ce film interroge sur un point : la franc-maçonnerie est-elle encore un laboratoire d’idée ou un lobby parmi d’autres ?

Source : http://www.sudouest.com/gironde/actualite/rive-gauche/article/838225/mil/5603071.html

«Les francs-maçons et le pouvoir »… Dès le titre, le film de Gabriel Le Bomin, écrit par Stéphane Khémis, s’inscrit dans le fantasme collectif. Il devrait donc attirer pas mal de curieux, ce soir au cinéma Jean-Eustache (1).

Il ne faut pas compter sur lui pour lever le voile sur les initiations et rituels. Il est pourtant d’une grande clarté et met en scène quelques maçons qui ne jouent pas à cache-cache, comme Xavier Bertrand, secrétaire général de l’UMP, ou François Baroin, ministre du gouvernement Villepin. Si le film avait été réalisé plus tôt, on y aurait peut-être vu George Washington, Henry Ford, Churchill, quelques rois d’Angleterre, André Citroën ou Achille Zavatta.

Société « discrète »

« Les maçons disent qu’ils n’appartiennent pas à une société secrète, mais discrète », précise Jack Chaboud, auteur d’ouvrages sur la maçonnerie. Il participera ce soir au débat après le film, avec Stéphane Khémis. « C’est une société initiatique. Celui qui n’est pas initié reste à la porte du temple. C’est l’origine du mot profane. » Stéphane Khémis la compare à une école : « Les maçons font des exposés, des planches, d’où vient le mot plancher. »

Liberté, égalité, fraternité… Leurs valeurs se sont confondues avec celles de la république. Ils ont naturellement roulé pour elle, au point de prendre le volant, sous la IIIe République. C’est ce que montre le film. « Un peu trop », estime Jack Chaboud. « Mais c’est un documentaire très bien fait. » Il ne dit pas la même chose du dernier bébé de Dan Brown, « Le symbole perdu » : « Il ne traite que de la maçonnerie américaine et avec beaucoup d’erreurs. »

Car si les anti-maçons les mettent tous dans le même sac, il y a maçons et maçons : une dizaine d’obédiences en France, dont la plus importante, Le Grand Orient. On n’y jure pas sur la bible. Au gouvernement vers les années 1900, la maçonnerie a accouché de la laïcité dans la douleur et quelques excès. Le retour de bâton fut le régime de Vichy et son complot « judéo-maçonnique » avec film de propagande « Forces occultes » réalisé par des maçons « repentis », et mesures discriminatoires calquées sur celles appliquées aux Juifs.

Renaissance

« Décimée, la maçonnerie ne s’en est jamais vraiment remise », affirme Stéphane Khémis. Pourtant aujourd’hui, ses effectifs remontent en flèche, notamment dans la Grande loge nationale de France « qui recrute à l’anglo-saxonne ». Mais pour lui il n’y a aucun risque de voir un nouveau gouvernement maçonnique. « Il ne faut pas croire que l’on devient forcément maçon par ambition », dit Jack Chaboud. « J’ai adhéré pour la philosophie, la spiritualité, la symbolique. En tant qu’écrivain je vis dans un monde de symboles. » La franc-maçonnerie pour s’élever ? Le deuxième homme qui a marché sur la lune, était le « frère » Edwin Aldrin.

(1) Cinéma Jean Eustache, tél. 05 56 46 00 96, aujourd’hui, à 20 heures.

A.S.: