Ce fût l’occasion pour cette obédience de « tordre le cou aux préjugés et aux «prétendus» mystères qui entourent ses activités et ses rites. Autour du verre de l’amitié, l’exercice a été jugé réussi.«
Source : http://www.24heures.ch/vaud-regions/actu/francs-macons-devoilent-mysteres-2009-11-01
Lausanne, avenue de Beaulieu 17, samedi 31 octobre, 14 h. Le maître de cérémonie allume les bougies, afin d’éclairer les travaux à venir dans le temple. Pour un franc-maçon, la scène serait ordinaire si l’assemblée ne comptait pas une grande majorité de profanes. Cette fois, il ne s’agit pour les frères que de redonner l’ambiance qui règne dans une loge maçonnique.
«Ce sont les préjugés et les assertions primaires au sujet de la franc-maçonnerie, de ses rites et de ses prétendus mystères qui nous incitent à jouer la carte de la transparence, explique François Lilli, vénérable de la loge Eôs, à Lausanne. Il n’y a pas de prosélytisme dans notre démarche.» Le temple, appelé aussi «loge» ou «atelier», est dirigé vers l’orient. En direction de la lumière. L’immeuble en abrite deux, ainsi que la Chancellerie fédérale de la franc-maçonnerie officielle suisse. Car le canton pèse de tout son poids sur la société philanthropique dans le pays.
Sur les huitante-trois ateliers (composés de 6000 francs-maçons) que compte la Grande Loge Alpina, l’association maçonnique majoritaire en Suisse, dix sont lausannoises. Et on en trouve aussi à Renens, à Yverdon, à Nyon, à Vevey et à Montreux. «La franc-maçonnerie est l’héritière d’idéaux philosophiques, spirituels et humanistes défendus par les constructeurs des pyramides et des cathédrales», relance François Lilli.
De Voltaire à Ruchonnet
Et le public apprend que nombre de grandes avancées historiques seraient l’œuvre de maçons célèbres: Montesquieu, Voltaire, George Washington, Henri Dunant, Salvador Allende, Mozart, Chagall, Walt Disney ou encore Duke Ellington. Là encore, les Vaudois ne sont pas en reste: Frédéric César de La Harpe, Louis Ruchonnet et Charles Veillon en étaient. Même le premier président de la Confédération, Jonas Furrer, était franc-maçon. La vénérable institution n’est donc pas étrangère à la création de l’AVS ou encore à celle de la Croix-Rouge.
«Lors de nos travaux, où nous pouvons aborder n’importe quel sujet, nous suivons un rituel précis, afin de vérifier, valider, améliorer ou réfuter les idées émises, précise François Lilli. La maçonnerie n’exprime aucune vérité et n’obéit à aucun dogme. La vérité, on n’en est jamais aussi éloigné que lorsqu’on pense l’avoir trouvée.»
Les frères n’en ont pas moins dû s’expliquer face aux soupçons d’affairisme qui pèsent régulièrement sur la société: «Nous ne menons ni le monde ni la politique cantonale, souligne Jacques Boudot, premier surveillant. Il ne faut pas nous idéaliser non plus; notre société est aussi faite d’hommes et de femmes faillibles. Mais comme la très grande majorité d’entre nous tentons de vivre selon les règles de la fraternité maçonnique, je pense que nous sommes à même de contrôler ces manifestations humaines.»
«Ecole de sagesse»
Et pourquoi entre-t-on en maçonnerie? «En Occident, il ne reste guère plus d’école de sagesse, répond Jacques Boudot, et seule la maçonnerie est encore dépositaire d’un véritable esprit initiatique.» Qu’il soit bûcheron, infirmier, metteur en scène ou avocat – comme c’est le cas de quelques frères lausannois –, chacun vient chercher en loge ce qu’il espère y trouver: une quête spirituelle, une école de vie, un apprentissage de la liberté ou un laboratoire d’idées.
Plus d’infos sur la loge Alpina: www.freimaurerei.ch