MISCELLANÉES MAÇONNIQUES par Guy Chassagnard
En franc-maçon de tradition, attaché à l’histoire de ce qui fut jadis le Métier de la Maçonnerie avant que de devenir la Maçonnerie spéculative des Maçons libres et acceptés, notre frère Guy Chassagnard met en chroniques ce qu’il a appris dans le temple et… dans les textes ; en quarante et quelques années de pratique maçonnique. Ceci selon un principe qui lui est cher : Apprendre en apprenti, comprendre en compagnon, partager en maître.
Chronique 91
1725 – LES FONDATEURS DE « SAINT-THOMAS »
Charles Radclyffe, James Hector Maclean (MacLeane), Dominique O’Heguerty, tels sont les noms des fondateurs connus de la première des loges parisiennes, à savoir la Loge Saint-Thomas [Au Louis d’Argent], située à l’orient de la rue des Boucheries. Qui étaient-ils ? Que sont-ils devenus ?
Charles Radclyffe. – Comte de Derwentwater (1693-1746). Petit-fils naturel du roi Charles II, il avait tout naturellement pris, comme son frère aîné Jacques (décapité en 1716), fait et cause pour les Stuarts et émigré en France pour échapper aux partisans de George Ier.
Son retour en Angleterre en 1746 lui valut d’être fait prisonnier, emprisonné à la tour de Londres et décapité sur l’échafaud. Entre temps il avait participé à la création de la Loge Saint-Thomas et rempli la charge de grand maître des loges de Paris.
James Hector Maclean (MacLeane). – Baronnet de Duart (1703-1751), né à Calais de parents jacobites immigrés. Il fut nommé à la Chambre des pairs à la mort de son père, en 1716.
Il habita longtemps à Paris et à Boulogne, ce qui explique qu’il ait pu devenir un membre éminent de la Franc-Maçonnerie française naissante, et même être son grand maître en 1735.
Retourné en Grande-Bretagne, terre de ses ancêtres, en 1745, Maclean sera fait prisonnier et enfermé pour un temps dans la tour de Londres. Libéré en 1747, il mourra dans l’oubli trois ans plus tard à Rome.
Dominique O’Heguerty. – Comte de Magnières (1699-1790). D’origine irlandaise, mais né à Saint-Germain-en-Laye, il fut tout au long de sa vie un jacobite convaincu, participant même, en qualité d’armateur, à l’invasion de l’Écosse (1745) par le Prétendant Stuart. Il fut aussi homme d’affaires et de commerce.
© Guy Chassagnard – Auteur de La France-Maçonnerie en question (Éditions Dervy – 2017) & du Dictionnaire de la Franc-Maçonnerie (Éditions Segnat, 2016).
Extrait du Général Advertiser 28 novembre 1745
« Il est certain que Lord Derwentwater était à bord du vaisseau civil le Soliel capturé par le vaisseau de guerre la Sheerness, avec plusieurs officiers de haut rang. Il y avait aussi un jeune homme à bord qu’on a pu penser être le plus jeune fils du prétendant, mais Lord Derwentwater a dit que c’était son fils.
Le Soliel est un de ces bateaux civils qui était parti de Dunkerque avec, appartenant au régiment de Lord Drummond, deux compagnies qui furent faites prisonnières, avec plusieurs officiers appartenant à la brigade irlandaise. Et il y a une bonne probabilité que les autres trouvent sur leur chemin quelques braves et vigilants patrouilleurs de la flotte de l’Amiral VERNON. »