Les élus coëns et le Régime Écossais Rectifié – De l’influence de la doctrine de Martinès de Pasqually sur Jean-Baptiste Willermoz par Jean-Marc Vivenza
L’évidente présence des sources provenant de l’Ordre des Élus Coëns au sein du Régime Écossais Rectifié est l’un des points les plus intéressants qui soient, nous faisant découvrir l’origine véritable du système initiatique fondé par Jean-Baptiste Willermoz (1730-1824), qui joua un rôle fondamental au sein de la franc-maçonnerie au XVIIIe siècle.
Pourtant deux attitudes erronées se rencontrent de manière régulière à propos de cette question des sources willermoziennes : l’une consistant à considérer le Régime Écossais Rectifié comme une simple reproduction, bien que privée de sa partie théurgique, de l’Ordre des Chevaliers Maçons Élus Coëns de l’Univers, l’autre visant à ne reconnaître aucun lien ni rapport entre le système de Willermoz et les enseignements dispensés par Martinès de Pasqually.
Il convenait donc de rappeler combien ces deux conceptions sont inexactes, dans la mesure où le Régime Écossais Rectifié, s’il est aujourd’hui entièrement redevable aux bases symboliques et théoriques de la doctrine de la Réintégration – qui échappèrent par miracle à la corruption du temps – a néanmoins «opéré» une christianisation importante de cette doctrine aboutissant à un Rite maçonnique original, à la fois dépositaire du trésor spirituel des élus coëns, mais également libéré de ses méthodes en raison de son insistance sur ce que signifie, comme radical bouleversement, le passage de l’Ancienne à la Nouvelle Alliance.
On comprend ainsi, aisément, pourquoi il était utile que soit enfin proposée une analyse sérieuse sur ce sujet, capable de répondre véritablement aux diverses réflexions qu’elle fait surgir, nous faisant découvrir qu’il y a bien un secret partagé entre le Régime Écossais Rectifié et les disciples de Martinès de Pasqually, puisque l’objectif fixé par Willermoz à son Ordre « est d’atteindre, à sa manière, le but fixé à l’Ordre des Élus Coëns ».
– Editions Le Mercure Dauphinois – 370 p.
SOMMAIRE
Introduction
Avertissement
I – Martinès de Pasqually et la doctrine des « élus coëns ».
1. Sources spirituelles
– a) L’illuminisme chrétien
– b) Le soufisme
– c) La kabbale
– d) Le dualisme zoroastrien et mazdéen
– e) Le judéo-christianisme : ébionisme et elkassaïsme
2. Eléments doctrinaux
3. Perspective sacerdotale
II – La rencontre de Jean-Baptiste Willermoz avec Martinès de Pasqually
III – De la Stricte Observance dite « Templière » au « Convent des Gaules » (1778).
IV. Eléments martinésiens présents au sein du Régime Ecossais Rectifié
V. Expiation, purification, réconciliation et sanctification : les quatre temps de la réédification du Temple du mineur spirituel
1. L’Expiation
2. La Purification
3. La Réconciliation
4. La Sanctification
VI – Les éléments coëns présents au sein du Régime Ecossais Rectifié : moyens et outils symboliques de la « Réintégration »
1) La structure ternaire du composé matériel et la place des essences spiritueuses
2) Triangle, « Lame d’or et Delta d’Orient
3) Le Temple coën et la loge rectifiée
4) La symbolique des nombres
5) La défiance du Régime Rectifié vis-à-vis de la matière
6) La noblesse de l’origine de l’homme et sa haute destination spirituelle
7) La Batterie 00 0, omniprésente au 1er grade
8) La substance sénaire de la Création
9) Le sens du double triangle
VII – La double nature et son implication spirituelle
VIII – La symbolique de la réédification du Temple comme figure de l’image et de la ressemblance
IX. L’origine de la Franc-maçonnerie selon le Régime Ecossais Rectifié et le rattachement au Haut et saint Ordre
Conclusion
Appendices
I. La Sainte Trinité
II. La nature de l’Air selon le Philosophe Inconnu
III. Les objets et meubles sacrés du Tabernacle présents sur le second tableau de la loge de Maître Ecossais de Saint-André : ou la mise en lumière du passage de l’Ancienne à la Nouvelle loi, manifesté par l’œuvre du Divin Réparateur.
· La « mer d’airain » et sa fonction purificatrice
· La table des pains de proposition, image annonciatrice du mémorial eucharistique.
· Le chandelier à sept branches en tant qu’évocation de la vraie Lumière.
· L’Arche Sainte, manifestation de l’Alliance éternelle entre Dieu et les hommes.
· L’autel des parfums ou l’instauration du sacerdoce éternel par la « Nouvelle loi de grâce et de vraie lumière ».
IV. Le rôle essentiel de la « grâce » et la raison de la proclamation de la supériorité de la « Nouvelle loi » au sein du Régime Ecossais Rectifié.
· Une nouvelle relation à Dieu par la grâce.
· Le changement radical des économies entre le temps de la loi et celui de la grâce.
· L’incomparable supériorité de la « Nouvelle loi de grâce ».
Annexes
I. Lettres de Martinès de Pasqually à Jean-Baptiste Willermoz
Lettre du 19 juin 1767
Lettre du 11 septembre 1768
Lettre du 12 octobre 1773
Lettre du 24 avril 1774
Lettre du 3 août 1774
II. Lettre de Louis-Claude de Saint-Martin à M. Erhmann
III. L’invocation de réconciliation des Elus coëns
IV. Méthode pour lire le Traité de la réintégration selon Willermoz
Bibliographie