A vous de découvrir …
Source : Article de David Caviglioli : http://bibliobs.nouvelobs.com/20090914/14612/les-deux-premiers-chapitres-du-nouveau-dan-brown
C’est le genre de livre dont on ne raconte pas la fin. Ca tombe bien, on n’a pour l’instant que le début du «Lost symbol» de Dan Brown (à paraître demain)
On serait près de louer le ciel si l’auteur du «Da Vinci Code» ne nous avait pas déjà appris que le christianisme, c’est magouille et compagnie. Toujours est-il qu’on est plutôt content: l’hebdomadaire britannique «Mail On Sunday» a gratifié ses lecteurs d’un cahier central de huit pages contenant le prologue et les deux premiers chapitres de ce livre, sinon événement, du moins événementiel.
Demain (mardi 15 septembre) les aficionados angolophones de mystère bas-de-gamme pourront se ruer sur les 5 millions d’exemplaires de ce thriller mystique, dernier volet de la trilogie entamée en 2000 avec «Anges et démons». La date n’a pas été choisie au hasard : c’est le 216ème anniversaire de l’avant-avant-veille du jour où Georges Washington a posé la première pierre du Capitole vêtu d’un costume maçonnique. Espérons que l’éditeur dispose d’un service de presse efficace qui saura faire passer l’info, parce qu’elle est plutôt complexe. Surtout chez nous. Comme les Français savent à peine que le Capitole existe, Jean-Claude Lattès a jusqu’au 26 novembre pour inonder les librairies de ces grands panneaux cartonnés qu’on distingue à peine des livres qu’ils promeuvent.
Malheureusement, le supplément de «Mail On Sunday» n’est pas disponible sur Internet. La précaution n’étonnera pas ceux qui savent que le manuscrit, alors qu’il était – selon les termes du communiqué de presse – «en développement», était télésurveillé 24 heures sur 24 dans une zone ultra-sécurisée. Elle surprendra en revanche les esprits chagrins qui auront noté que le prologue et les deux premiers chapitres du livre entrent dans huit pages de journaux. Et encore: le cahier contient aussi «20 faits à propos du « Da Vinci Code »», un quiz et une interview de Dan Brown (dans laquelle il confie que «l’écriture est une existence solitaire» et qu’il n’est « qu’un homme qui raconte des histoires.»)
Voici donc ce qu’on peut déjà dire de ce «Symbole Perdu», selon le compte-rendu qu’en dresse le Guardian. Le professeur Robert Langdon, après avoir démasqué le complot séculaire de l’Opus Dei dans le «Da Vinci Code», arrive à Washington pour rendre visite à son vieux mentor, Peter Solomon. Il n’a pas changé de style: il porte une veste en tweed de chez Harris Tweed, un col roulé anthracite, un pantalon beige et des mocassins. Pendant ce temps, dans les locaux d’une grande loge maçonnique, hommes puissants – dont l’un est une icône américaine, aimée et immensément riche. Ces hommes ne sont pas là pour rien. Ils initient un novice. Ils semblent, hélas! ignorer que le novice a un plan secret (plan dont il est persuadé que personne ne le découvrira jamais). Par ailleurs, un personnage louche et tatoué appelé Mal’akh est à la recherche d’un objet qui lui procurerait, s’il le trouvait, un pouvoir immense. L’objet est caché quelque part à Washington. Il se pourrait en outre que Mal’akh et le novice cachottier ne fassent qu’un. se trouvant à quelques rues de la Maison-Blanche, sont réunis des
Les commentateurs de la stylistique brownienne pourront noter quelques innovations qui, rassurez-vous, ne prennent jamais le pas sur l’impérissable prose de cet Umberto Eco pour plagistes. L’utilisation de l’italique vient par moment souligner un mot, comme pour tirer le signifié de son incarnation textuelle. Une plus grande place est laissée aux passages descriptifs ainsi qu’aux considérations érudites: saviez-vous que le mot «cravate» provenait de «Croate», du temps de la guerre de Trente ans (1618-1648) pendant laquelle les officiers français s’inspirèrent du foulard que portaient certains mercenaires slaves? Eh bien Dan Brown, lui, il le savait.