De part et d’autre de l’allée, des stands pavoisés de mille couleurs étalaient généreusement leur marchandise : bougies, encens, photos, images, reliques, cartes en tout genre, boules de cristal multiformes, pendules en bois, en or, en cristal, pierres diverses, stages d’éveil à toutes les sauces et à tous les prix, contact avec les anges et les archanges, avec les maîtres cosmiques, par téléphone, par internet, par minitel, par voie postale, paiement par chèque ou carte bleue.
Je revins sur mes pas afin de me diriger vers la porte de droite, plus petite d’ailleurs que la première. Si petite qu’il me fallut me baisser pour lire une inscription gravée dessus, et à moitié effacée en raison du lamentable état du bois « si c’est la seule curiosité qui t’amène ici, vas-t-en ! ». L’entrée était envahie par les ronces et il fallait vraiment en vouloir pour se frayer un chemin jusqu’ici. Je voulu ouvrir, mais la porte était fermée à clef. Regardant plus bas je vis un orifice à la base du porche et la clef tout au fond. Pour la récupérer, je dus me mettre à plat ventre afin de passer le bras à l’intérieur. Finalement je pus passer de l’autre côté. Dès le seuil franchi, la porte se referma brutalement. Face à moi, la forêt. La même forêt que je venais de quitter. Seul indice ici, une pancarte où était inscrite cette phrase : « visita intériora terrae rectificando invenies occulta lapidem ». Je me retrouvais donc dans la forêt des ombres à la différence que là, les ombres me semblaient familières.
Source: La Plume Vagabonde….www.lespasseurs.com