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LES CINQ SENS


« Oh, sweet hands, meek and pure«  chante dans un opéra, et c’est le premier concept que l’on a du Toucher. Dans l’ordre, c’est le dernier des sens, mais il est égal aux autres en importance et en signification.

La citation, avec ses trois adjectifs, la définit clairement, car elle met en évidence l’outil principal de sa fonction : les mains.

Principaux, mais pas uniques : réponse cognitive, approche consciente, ou même connaissance profonde avec tout le corps. Il participe à la plus grande et la plus belle des fonctions divines, la Génération. Ce sens, revenant à la citation, doit toujours être clair et doit soutenir la réponse intuitive et rationnelle que produit l’acte de « toucher ».

Source : Rosmunda Cristiano – Site Expartibus

Le toucher voit quand la vue fait défaut et souligne ainsi que la perception que les quatre autres donnent aussi est, à la fois, corporelle, émotive et spirituelle.

C’est un don, car avec lui on peut faire ressentir l’énergie affective ou affective qu’un homme complet ressent, émane, donne. Et de manière plus totale, car cela nécessite une connexion directe entre le sujet et l’objet.

Le toucher participe à l’union de la puissance et de l’acte et est un intermédiaire entre l’esprit, l’âme, le corps et un sens plus vaste qui ne s’exprime qu’avec un chiffre : « sixième ».

Giotto… a fait un tour si égal en sens et en profil…

dit Vasari.

Sesto signifie boussole, un instrument avec lequel un cercle est tracé, symbole de l’intégralité d’une pensée.

Et le Sixième Sens est celui qui unit tous les cinq déjà parfaits en eux-mêmes dans la complétude, c’est le mercure qui les coagule, le Goethean Mittler, ou plutôt le médiateur, d’un équilibre entre les cinq, les trois, et relié au un, c’est la présence de la sixième Sephirah de beauté, Tiphareth.

C’est pour cette raison que le Toucher répertorié comme dernier est le cinquième : parce qu’il précède le dernier, et à partir de là, c’est-à-dire de l’intellect qui le fait vivre, il procède et comprend la corporéité la plus matérielle pour ensuite revenir conclure en cela. . Quant au profil de Vasari, c’est la règle, la connaissance à laquelle la boussole fixe la limite.

Les mains amènent l’objet du goût à la bouche, qui s’élargit dans le sens de savourer l’équilibre que produit une sage composition d’éléments.

Le goût donne la juste dimension à un aliment et, pourvu qu’il soit suivi, évite peut-être d’en manger trop ou trop peu. De plus, c’est la première connaissance qui se développe à la naissance, avec toutes ses ramifications en température, qualité, dimensions qui détermine les critères de choix et de mélange aussi en sens spirituel.

Utiliser le goût, c’est comme faire de l’alchimie, aussi bien en laboratoire qu’en cuisine, en soi et dans un groupe de personnes, les équilibrer comme le fait le feu, qui les fait coaguler, au nom de l’harmonie.

« Vous êtes le sel de la vie », dit Jésus à la multitude. C’est l’un des cinq chemins qui mènent à l’amour.

La Vue, d’autre part, est la première de la liste et, en raison de sa proximité spirituelle, apporte la première lumière à l’intellect divin en se matérialisant. Il donne la connaissance la plus immédiate dans le sens de l’immensité du champ avec lequel il est en contact, et plus profonde parce qu’il indique la vision de l’âme, la perception la plus subtile et la plus élevée. Voir et comprendre, même au-delà des contours que peut donner la vision plus corporelle et, par conséquent, signifie savoir donner plus efficacement et clairement,

L’ouïe s’y rapporte, comme spiritualité et comme créativité, de la musique à un timbre vocal qui a ou donne une couleur particulière à la phrase, pour laquelle un accord interne vibre et on répond, on donne un accord parmi d’autres, un contrepoint à un thème. Elle nous fait participer et lie au goût pour créer l’harmonie, au nombre pour inventer la musique.

Et encore, entendre c’est sentir, c’est-à-dire être sensible et vouloir donner avec discernement, connaître son prochain même dans un langage silencieux, savoir parler et, à partir de là, échanger de l’amour. En cela aussi, il se rapproche de la vue, car il crée de l’art, qui n’est rien de plus qu’un message visuel, comme celui-ci est auditif, c’est-à-dire la voix des rayons de la lumière intérieure. Sentir, c’est accepter et donner de la compréhension, de l’admiration.

C’est un art, c’est de l’art c’est à travers, médium, c’est dans différentes langues : Fraternité. Une langue étrangère à celle du sujet qui la parle est une harmonie différente pour reproduire les mêmes symboles et les mêmes concepts au nom de cette chaîne universelle d’amour qui lie les Frères Francs-Maçons.

« Aequalis inter pares » , l’odorat. Ce sens atteint le cœur en apportant des messages des sujets générés dans la mystérieuse et magnifique sagesse divine : le vent, les fleurs, la mer saumâtre, qui nous parle de l’harmonie de l’architecte avec le souffle et ses deux phases, l’harmonie de la les bois de montagne, les pierres, ainsi que les senteurs les plus sombres et les plus repoussantes car tout est noir et blanc.

Ce que l’odorat ressent, même négatif, est asservi à l’intellect connaisseur pour expérimenter la Création, pour procéder en équilibre. Le mouvement de la connaissance qui anime les cinq sens prend sa source dans l’inspiration divine rassemblant sa puissance et dans l’exhalation qui, avec elle, définit les limites de ses créatures, leur laissant une trace de son infinité.

L’Odeur est individuelle pour chaque créature, superposable avec des arômes d’ornement ou de décomposition dus à la négligence, mais elle est en tout cas un symbole de l’existence d’un sujet, et, en tant que telle, doit être acceptée, soignée, ressentie.

Dans certains cas, cela change à mesure que la santé et l’âge d’un individu varient, en particulier en ce qui concerne la génération. On sent la présence la plus particulière et la plus unique d’une créature, comme on remarque le symbole d’un concept divin.

C’est l’art de décoder un symbole, de dessiner une personnalité, une présence bienfaisante, de deviner un mal. Cela aussi va vers la connaissance et ses fins. Et il n’existerait pas sans la systole et la diastole génératives divines.

La vie a une odeur, comme la mort a la sienne, et celle-ci règne lors de la transmutation progressive du corps en vue d’un nouveau départ.

Au passage des ténèbres de la réflexion, il n’y a ni Vue, ni Ouïe, ni Goût, ni Toucher, mais l’alchimie de la dissolution qui, par une nouvelle coagulation, dégage une odeur tout comme la fumée du feu amoureux.

C’est aussi désagréable que le superflu qu’il consomme, mais c’est aussi le pont que le Sixième Sens pourra franchir au nom du Grand Architecte dont il est issu.

A.S.: