La recherche de la sagesse implique-t-elle de renoncer à la révolte et d’accepter certaines formes de soumission réputées librement consenties ?
Je ne vois rien.
Je n’entends rien.
Je ne dis rien.
Recherche de la Sagesse, renoncement, révolte, soumission et liberté consentie, nous voilà devant un magnifique crédo de la régula que Descartes a chercher à percer dans son approche méthodologique.
Accepter une forme de soumission dans une liberté consentie après avoir renoncer à la révolte pour rechercher la sagesse c’est la pratique quotidienne du franc-maçon et plus particulièrement de l’Elut Secret dans sa quête de la connaissance de soi face au Miroir de l’ego, de l’esprit et du cœur.
Pour nous francs-maçons ce questionnement de l’extérieur vers l’intérieur peut-il faire l’objet d’une régula ou d’une Règle maçonnique comme le suggère le philosophe ?
Pour y répondre selon les principes de la méthode, déconstruisons et reconstruisons comme sait le faire un Franc-Maçon.
La soumission est ici l’expression la plus immédiate de la liberté du Moi profond. L’aliénation n’est plus un asservissement, mais c’est un choix. La servitude volontaire découle de l’alliance de l’esprit et du cœur pour neutraliser l’ego que chacun d’entre nous aspire à conquérir comme une liberté de penser. Il n’est pas nécessaire ici d’user de contrainte intellectuelle mais de traverser le symbole pour se l’approprier. C’est une liberté consentie.
Il en est de même pour la révolte. Même si le monde n’a pas de sens, l’Homme ne saurait se passer d’une éthique ni renoncer à l’action. C’est donc l’engagement qui agit comme un révélateur et qui met l’Homme face à lui-même, l’incitant au renoncement ou à la révolte.
Camus explique que la révolte naît spontanément dès que quelque chose d’humain est nié, opprimé ; elle s’élève par exemple contre la tyrannie et la servitude. Parce que la révolte n’est pas un principe abstrait mais l’action nécessairement limitée d’un individu, elle représente, la seule « valeur médiatrice » grâce à laquelle l’absurde peut être provisoirement dépassé.
Ici encore, il s’agit au fond de sa grotte, de s’approprier une liberté. Celle de se révolter contre l’ego pour consentir une action de passage entre l’esprit et le cœur sans sombrer bien entendu dans l’absurde. C’est aussi une liberté consentie.
Dans cette exercice, l’acquisition de la Sagesse est rendue possible par la méthode c’est-à-dire l’Initiation. Par méthode Descartes lui, entendait des règles certaines et aisées, grâce auxquelles ceux qui les auraient exactement observées n’admettraient jamais rien de faux pour vrai, et sans se fatiguer l’esprit en efforts inutiles, mais en augmentant toujours comme par degrés leur science, parviendraient à la connaissance vraie de toutes les choses dont leur esprit serait capable.
Nous ne sommes donc pas si éloignée de la méthode de construction des Francs-Maçons dans la recherche de la vérité. Une méthode pour acquérir une connaissance que l’on nome Sagesse. Entendons par la, la connaissance de soi, la connaissance de tout ce dont l’humain est capable. C’est bien le but que nous assigne la Règle maçonnique.
En effet, dans la Régula, la méthode apparaît comme le moyen d’acquérir la Sagesse. Dans ce postulat, la Sagesse est donc posée comme « la fin générale » vers laquelle il convient impérativement de diriger nos efforts. Descartes en remarque l’importance cruciale qu’il nommera lui aussi : « la recherche de la vérité ».
Ce n’est donc pas sans raison que nous avançons et posons cette règle comme la première de toutes, puisque rien ne nous détourne davantage du droit chemin pour rechercher la vérité que de ne point diriger nos efforts vers cette fin générale.
Ainsi donc rien ne peut être ici plus utile que de chercher ce qu’est la connaissance humaine, la connaissance de soi et jusqu’où elle s’étend. C’est ce que nous devons faire chaque jour dans notre vie d’Initié. Chacun d’entre-nous qui aimons tant soit peu la vérité, devons rechercher ce que renferme les vrais instruments du savoir et la méthode pour y parvenir.
L’acceptation et le renoncement à la révolte n’est plus un acte problématique car il amène le cherchant à s’engager dans la soumission, c’est à dire à se mettre à la disposition de celui qui exerce le pouvoir, son propre coeur.
Cet engagement caractérise la relation que le cherchant entretient avec son comportement tout au long de son parcours. Ce n’est pas le Franc-maçon qui s’engage au travers de ses opinions et de ses croyances ; ce sont les Miroirs ou les Symboles qui l’engagent dans ses actes…
Essayons d’être correct envers soi et envers les autres.
Car pour un moment ce monde est nôtre.
C’est dans l’humilité que l’on apprend le mieux.
Ainsi essayons d’être heureux.
Le monde moderne permet de se relier rapidement.
A nous de raisonner calmement avec discernement.
FRATERNITE