Mais cet homme venait de la ville, et il ne connaissait rien aux arbres.
Il vint trouver l’érable vers la mi-juillet et lui dit :
– « Donne-moi de ta sève sucrée, que j’en fasse du sirop. »
L’érable lui répondit :
– « Mais, je n’ai plus de sève à donner, elle est toute r épartie dans mes feuilles. »
L ’homme revint à la fin d’octobre et dit à l’érable :
– « C’est l’été des Indiens. Il fait chaud. Donne-moi de l’ombre. »
L’arbre lui répond :
– « Mais, je n’ai plus d’ombre à donner parce que le vent m ’a pris toutes mes feuilles. »
Déçu, l’homme revint que six mois plus tard, à la mi-mars.
Il dit à l’arbre :
– « Je suis fatigué de ne voir que le blanc de la neige.
Donne-moi de tes belles couleurs d ’or et de rouille ».
Mais l’érable était si occupé à pomper la vie dans ses bourgeons qu ’il ne l’entendit même pas.
Furieux, l’homme le coupa et le brûla…
En demandant à l’autre ce qu’il ne peut pas donner, on ne voit plus ce qu’il peut offrir…et on passe à côté de bien des joies…