L’Enseignement maçonnique
par la Loge Alienor (Poitiers)
C’est, en effet, la pratique même de leur métier, si riche d’enseignements de tous ordres, qui révéla aux Francs-Maçons l’inestimable contenu de leur devoir primordial : le Travail.
La Vie, pour sa pérennité, exige, nul ne saurait le contester, un emploi de l’homme par lui-même, en vue de faire ou de produire les choses qui lui sont indispensables à cette fin et que la nature s’est gardée de lui donner toutes prêtes, le sauvant ainsi de l’oisiveté, le plus dégradant des fléaux.
Dans un monde qui s’offre à lui en exemple, comme un Temple conçu et construit, le Travail est la source intarissable de l’épanouissement des plus nobles valeurs de l’homme et la voie de sa réalisation par sa participation à l’ordre universel.
Cependant, la découverte et la possession d’une telle philosophie, l’un des dons les plus précieux qui aient jamais été dispensés à l’humanité, plaçaient les Francs-Maçons en opposition avec le monde médiéval, établi sur la division en castes, qui ne voyait dans le travail qu’une occupation sans noblesse et dégradante, une malédiction du ciel, un châtiment pour la chute de l’homme dans le péché, et considérait la possession d’une savante culture comme un germe d’hérésie, une tentation du démon.
Le secret de la Confrérie, celui par lequel, vivante et saine, elle a survécu, grandissante, aux périodes révolues de l’Histoire, est pourtant, sans nul doute, d’avoir tenu le tablier de cuir de ses adeptes, insigne du travail émancipateur, comme une distinction plus ancienne et plus honorable que toutes celles établies par l’invention de l’homme.
Une pareille et si haute doctrine, produit concret de l’expérience vécue par chaque Franc-maçon, quel que soit le lieu ou le temps de son activité, ne pouvait subir l’atteinte des déchirements religieux qui se produisirent sur un plan théologique qui lui a toujours été spécifiquement étranger.