MISCELLANÉES MAÇONNIQUES par Guy Chassagnard
En franc-maçon de tradition, attaché à l’histoire de ce qui fut jadis le Métier de la Maçonnerie avant que de devenir la Maçonnerie spéculative des Maçons libres et acceptés, notre frère Guy Chassagnard met en chroniques ce qu’il a appris dans le temple et… dans les textes ; en quarante et quelques années de pratique maçonnique. Ceci selon un principe qui lui est cher : Apprendre en apprenti, comprendre en compagnon, partager en maître.
Chronique 233
1781 – L’élaboration des rituels français (1)
Dès le début de ses activités, en 1773, le Grand Orient de France a inscrit sur le registre de ses préoccupations la gestion tant administrative qu’ésotérique de ses loges ; par la révision, en particulier, des rituels des différents grades symboliques… et supérieurs.
On relève ainsi, dans le compte rendu de sa seconde assemblée, du 27 décembre, cette mention :
« La rédaction des grades exigeant de grandes lumières et beaucoup de zèle de la part des frères qui voudraient s’en occuper, le Grand Orient a établi une commission spécialement chargée de ce travail. »
Mais huit années vont se succéder avant que soit fait le moindre progrès dans la « rédaction » des rituels.
Il faut attendre le 13 juillet 1781 pour voir l’Ordre maçonnique se préoccuper des maximes qui doivent être inscrites dans le cabinet de réflexion et le 18 janvier 1782 pour relever la création d’une Chambre des grades, ayant pour mission de réviser les rituels en usage.
Cette dernière n’achèvera ses travaux qu’en 1786.
Le 19 mars 1782, la Chambre des grades rejette tous les grades existants se situant entre le Maître et l’Élu – ce dernier étant appelé à devenir le premier Ordre de Sagesse.
Une circulaire est envoyée le 16 mai 1783 aux loges de Paris et de province, les invitant à faire connaître les différents degrés maçonniques en leur possession.
Mais la constitution d’un Grand Chapitre Général de France, en février 1784, par l’association de sept chapitres de Rose-Croix jette le trouble dans les travaux de la Chambre des grades.
La première tâche entreprise par cette juridiction est en effet de fixer les rituels des hauts grades français dans une progression de quatre « Ordres » supérieurs.
© Guy Chassagnard – Auteur de :
- Le Dictionnaire de la Franc-Maçonnerie (SEGNAT, 2016),
- La Franc-Maçonnerie en Question (DERVY, 2017),
- Les Constitutions d’Anderson (1723) et la Maçonnerie disséquée (1730) (DERVY, 2018),
- La Chronologie de la Franc-Maçonnerie (SEGNAT 2019),
- Les Annales de la Franc-Maçonnerie (SEGNAT 2019)
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