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LE SERMENT MACONNIQUE ET SES CONTRADICTIONS

Le blog italien « Esoterismo Il Blog » avait publié il y a 3 ans une belle et pertinente réflexion sur le

LE SERMENT MACONNIQUE ET SES CONTRADICTIONS

Le serment maçonnique a été abondamment écrit ; un sujet controversé dont beaucoup nient l’existence, liant le Serment à la franc-maçonnerie « qui était ».

Pour ceux qui nous lisent, Initiés et non-initiés, il convient de faire un tour d’horizon sur le sujet puis de se plonger dans les contradictions actuelles du serment lui-même, contradictions pour ceux qui doivent s’y conformer, pour ceux qui doivent faire respecter les serments et la commission peines (certainement pas en suivant la lettre des peines symboliques) et pour la communauté (loge ou rite) qui doit aider à les respecter ou doit isoler ceux qui ne les respectent pas.

Le serment en franc-maçonnerie (à ne pas confondre avec le testament) est (pour certaines obédiences c’était ) l’acte final d’admission ou de passage du profane ou de l’initié à un degré ultérieur. C’est un fouillis de règles, de promesses, de sanctions (symboliques), d’obéissance. Pour ceux qui les récitent, nous espérons d’un cœur pur et sincère, et pour ceux qui écoutent ; mais qu’est-ce qu’un serment? Beaucoup aussi dans la franc-maçonnerie le comprennent simplement comme une promesse qui, comme nous le lisons de Treccani, n’est rien d’autre que « l’engagement pris librement et sur parole, ou même sous forme légale, devant autrui, de faire ou de donner quelque chose ». .Histoires populaires en ce moment

Le serment est tout autre chose…

De Wikipédia …  » le  serment  est la promesse de remplir certaines obligations ou de maintenir certains comportements liés à quelque chose ou quelqu’un que celui qui prête serment considère comme sacré, généralement un Dieu. » .

Ici, le Sacré , sacré qui revient avec encore plus d’arrogance dans le vocabulaire Treccani… « Serment : Dans sa notion fondamentale, acte et formule avec lesquels la divinité est invoquée comme témoin de la vérité de ce qui est affirmé (g. Assertoire ) ou en tant que garant et justification d’une promesse ou d’un vœu (g. promissoire), invoquant sur soi-même ou sur des êtres chers ou des choses la malédiction ou la punition divine dans le cas où un mensonge est prononcé, ou la promesse, les engagements ou le vœu sont manque. » .

Quelle puissance, quelle clarté …

Ce qu’émet la voix du laïc lors du serment maçonnique (ou de l’initié lors du passage de degré) – là où c’est encore prévu – est un pacte entre lui-même et le Divin , représenté avec le VLS, devant un officiant, le « prêtre », l’intermédiaire, sous l’influence et le contrôle (plus ou moins vigilant) de la collectivité qui s’y rassemble et donc sous l’influence de l’Eggregore. Je reviendrai sur l’Eggregore et l’influence de l’Harmonie et de la dis-harmonie plus tard…

Malheureusement, beaucoup pensent que le serment maçonnique, en tant qu’acte final d’une initiation, n’est qu’un pacte qui se fait, un pacte d’obéissance (ou de renouvellement de fidélité dans le cas des rites de passage), une série de règles et de promesses à être fait. réciter. Demandons-nous s’il ne faut pas préciser, avant le serment lui-même, ce qui va réellement se faire, quel lien, et aux yeux de ceux qui prêtent serment, mais surtout sur quels plans ce lien s’exerce . !

Ici, la première contradiction . Un événement si important qu’il est peu réfléchi, peu illustré ; même dans de nombreuses communions, le serment a été remplacé, avec légèreté et volonté de simplification, par la « promesse solennelle ». Pensez-y, même sur Wikipédia on parle de cette simplification : « Aujourd’hui dans de nombreuses obédiences, le serment a été remplacé par la « promesse solennelle », mais selon la tradition pour la franc-maçonnerie plus orthodoxe le Rituel reste inchangé et varie selon les Diplôme , liant le Frère à l’Institution en sanctionnant ses droits et devoirs. Il se prononce en posant la main droite sur le livre sacré placé sur l’autel des serments. « .

Tradition, Livre Saint.

Le Serment, dans les temps anciens, était récité par cœur, car lire un document (ou parfois répéter phrase après phrase) n’est pas la même chose. La récitation de mémoire de certains passages rituels avait aussi lieu il y a des siècles en franc-maçonnerie (et encore aujourd’hui dans quelques cas, dans très peu de réalités), dans ce qu’on appelle le « Catéchisme du degré ».

L’art de la mémoire.

Un exemple de Serment Sacré dans le contexte Rituel / Initiatique ? On pense aux Mystères d’Eleusis . Ces rituels étaient gardés très secrets compte tenu du risque de condamnation à mort pour ceux qui avaient été découverts en train d’espionner les rites ; de plus l’adepte qui avait révélé les secrets, pouvait subir la confiscation des biens. Pensez-vous que les Initiés aux Mystères d’Eleusis, en échange de la vie éternelle, étaient tellement motivés à respecter leur Serment qu’aujourd’hui encore beaucoup de mystères liés à leurs Rituels le sont encore.

Comme pour les Mystères d’Eleusis, également dans d’autres domaines initiatiques, comme celui maçonnique, le Serment s’effectue en posant une main (ou des mains) sur un Livre Saint, le VLS. Voici une seconde contradiction dans le domaine maçonnique . Pensez au serment du profane avant d’être admis. Vous ne lui faites implicitement pas confiance (ou elle). Malgré le carrelage (!!!), malgré les moins usuels « interrogatoires les yeux bandés » ; nous ne nous fions pas à sa parole et donc nous le faisons « jurer » sur la « parole » de celui que nous considérons comme le plus fiable, précisément, le Sacré, le Verbe. Un Serment Sacré, profitant de la Parole jugée plus fiable que celle du profane (ou de l’initié au degré supérieur) ; nous utilisons la Sainte Parole pour favoriser l’entrée ou le passage au degré supérieur de ceux en qui nous n’avons pas confiance, « Imposer » à lui ce Serment ainsi fait.

Maître Jésus avait l’habitude de dire : « ne jurez pas du tout, ni par le ciel, car c’est le trône de Dieu ; ni pour la terre, car c’est son marchepied. Ne jure même pas par ta tête, car tu n’as pas le pouvoir de rendre un seul de tes cheveux noir ou blanc. » . Une exhortation à ne pas utiliser Dieu et sa Parole pour des faits qui ne sont pas de ce « monde ».

Mais quelles sont les autres contradictions à ce stade ?

S’il est vrai que le lien avec le Sacré que nous faisons lorsque nous « jurons » même maçonniquement est vrai , il est évident de dire qu’une contradiction contrevient certainement à ce serment . Comme, comment? Manquer simplement de la « fidélité » requise, manquer de respect pour l’institution, manquer de respect surtout au Divin et violer soi-même ce pacte , précisément, avec le Sacré . Mais ce pacte est signé précisément pour une Institution, et devant témoins, les Sœurs et/ou Frères s’y sont réunis.

Ce groupe ainsi réuni là est un témoin, mais aussi un gardien. C’est une protection envers l’initié, mais c’est (ou devrait être) en même temps une protection envers l’Institution (pensez aux épées face à l’initié). Donc ce groupe est le premier « contrôle » au nom et pour le compte du Divin que le Serment ne soit jamais « trahi » et dans ce cas ce groupe doit (mais le fait-il ?!?) Immédiatement travailler à l’expulsion du membre. Nous sommes face à une autre contradiction . Est-ce que ça se passe toujours comme ça ? Pourquoi l’expulsion est-elle nécessaire lorsque le Serment a été trahi ? Quelle est l’importance de l’Harmonie dans un groupe initiatique (une Loge, une Chambre de Rite), dans un Eggregore ?

Sur ce sujet j’en ai déjà parlé en profondeur dans un article ici intitulé « Eggregore. Entre Rituel, Harmonie et Désharmonie » ( CLIQUEZ ICI POUR LE LIRE ). Pourtant, il y a ceux qui, avec le terme « pardon », sous prétexte de se définir comme initiés, contournent la rupture du lien sacré que nous appelons Serment. Dernièrement un « frère », un « jeune initié », parlant de réadmissions « maçonniques » de Sœurs et Frères souillés de lourds péchés, m’écrit : « nous sommes initiés, nous devons nous montrer Élevés, ne pas rester liés à la matière. » .

Face à l’Initié…

Oui, car en s’arrogeant le droit de réadmettre un membre dans un groupe initiatique après la rupture d’un lien sacré, nous démontrons toute la fragilité de l’homme matériel, toute notre superficialité. Est-ce que j’exagère en disant que le pardon en cas de rupture d’un Serment Sacré ne peut être que le pardon Divin ? Pourquoi l’Homme en tant que tel veut-il devenir inquisiteur et remplacer le Sacré en même temps ? Lorsqu’un lien Sacré est rompu, il est rompu , l’Harmonie ne sera plus restaurée, du moins sur certains plans ; un véritable Initié ne peut et ne doit Travailler qu’en pleine Harmonie, retournant donc à ce « jeune initié », autrement qu’en étant lié à la matière….

Nous voici donc devant la dernière contradiction du serment maçonnique . L’Homme Maçonnique demande au Sacré, son Verbe, de prendre la place du profane (ou de l’initié qui est sur le point d’être élevé à un degré supérieur) pour la confiance que nous devons « accorder » à ce dernier. Ensuite c’est l’Homme Franc-Maçon lui-même qui, se sentant « initié et élevé », prend la place du Sacré, sa Parole, lorsqu’il doit juger et surtout réadmettre ceux qui sont coupables de péchés graves dans le même groupe Initiatique.

Si c’est la coutume, nous ne devrions plus assumer le droit d’appeler ce lien un « serment maçonnique » …

car l’Homme ne peut et ne doit pas prendre la place du Divin dans le jugement et le pardon

car l’Homme d’aujourd’hui n’est plus capable de garder la foi
avec un Lien avec le Divin

et donc ces Obédiences qui ont remplacé le Serment maçonnique par une promesse solennelle « banale » n’avaient pas tort, peut-être…

« Il vaut mieux ne pas faire de vœux que d’en faire et ensuite de ne pas les tenir »
dit la Sagesse divine. (Qoëlet 5,4)

A.S.: