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LE RITE DE MISRAÏM – 1815


MISCELLANÉES MAÇONNIQUES par Guy Chassagnard

En franc-maçon de tradition, attaché à l’histoire de ce qui fut jadis le Métier de la Maçonnerie avant que de devenir la Maçonnerie spéculative des Maçons libres et acceptés, notre frère Guy Chassagnard met en chroniques ce qu’il a appris dans le temple et… dans les textes ; en quarante et quelques années de pratique maçonnique. Ceci selon un principe qui lui est cher : Apprendre en apprenti, comprendre en compagnon, partager en maître. 

Chronique 344

1815 – Le Rite de Misraïm

Sage parmi les sages, illuminé ou simple imposteur, le « comte » Alexandre Ca­gliostro (1743-1795) avait voulu, à la fin du siècle des Lumières, doter la Franc-Maçonnerie d’une voie ésotérique « égyptienne », voie ouverte aux fem­mes comme aux hommes. 

Mais celle-ci s’était malencontreusement refermée à la mort tragique du « Grand Copte », qu’il prétendait être, dans les geôles vaticanes.

De retour des campagnes d’Italie, à la fin de l’Empire, les frères Marc (1776-1846) et Michel (1778-1856) Bédarride affirment avoir retrouvé les mystères de l’ancienne Égypte et présentent aux francs-maçons français le Rite de Mis­raïm, dont ils sont porteurs. 

Celui-ci serait né dans les cercles français de la péninsule et aurait un lien avec les convictions métaphysiques ré­pandues par Cagliostro.

On rapportera plus tard que, leur vie durant, les frères Bédarride ont su tirer un profit financier avantageux de l’expansion d’un rite ne comportant pas moins de 90 degrés. 

Confidence faite par Marc Bédarride à propos de « son » rite, aux accents spiritualistes : 

« Le rite franc-maçonnique de Misraïm n’est nullement une inspiration humaine, comme beaucoup le pensent. 

« Il suffit d’être initié au rite, de l’étudier at­tentivement, pour reconnaître qu’il ne peut être que l’œu­vre du Tout-Puissant et non celle d’un être humain. »

Pour assurer l’implantation du Rite égyptien, dit de Misraïm, les frères Bédarride s’installent rue des Bons Enfants, à Paris, et fondent, le 5 avril 1815, un Suprême Grand Con­seil du 90e degré

Seule ombre au tableau futur du rite : certains de ses adeptes étant jugés subversifs et liés aux Carbonari italiens, sa pratique sera interdite à diverses reprises, avant qu’il ne tombe finalement en désuétude. 

© Guy Chassagnard – Auteur de  :

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A.S.: