MISCELLANÉES MAÇONNIQUES par Guy Chassagnard
En franc-maçon de tradition, attaché à l’histoire de ce qui fut jadis le Métier de la Maçonnerie avant que de devenir la Maçonnerie spéculative des Maçons libres et acceptés, notre frère Guy Chassagnard met en chroniques ce qu’il a appris dans le temple et… dans les textes ; en quarante et quelques années de pratique maçonnique. Ceci selon un principe qui lui est cher : Apprendre en apprenti, comprendre en compagnon, partager en maître.
Chronique 346
1815 – Le Rite de Memphis
Les origines du Rite de Misraïm sont incertaines et obscures ; celles du Rite de Memphis ne le sont pas moins.
Elles s’inscrivent, toutefois, dans la campagne d’Égypte menée en 1798 par Napoléon Bonaparte et la Loge Isis, fondée au Caire, où dit-on, sans jamais le prouver, le futur empereur aurait été initié par le général Kléber…
Un officier italien de l’expédition française, Gabriel Marconis de Nègre, aurait emporté, dans ses bagages, les rituels en sa possession, et fondé la loge Les Pèlerins de Memphis.
Pour compliquer l’histoire, selon d’autres sources, un commerçant de Montauban, nommé Gabriel Mathieu Marconis – s’agit-il du même homme ? –, aurait fondé, le 23 mai 1815, pour être précis, une loge Les Disciples de Memphis, dont on ne trouve plus aujourd’hui la moindre trace…
Quoi qu’il en soit, ce nouveau rite va se heurter, dès son implantation sur le sol français, à l’hostilité du pouvoir royal d’où sa rapide mise en sommeil, puis sa renaissance, en 1838, sous l’influence de Jacques Étienne Marconis de Nègre (1795-1868), fils du précédent, porteur, au 92e degré, du titre de « Grand Hiérophante Général ».
Interdit en 1841, il sera ranimé en 1848, interdit en 1851, ranimé encore en 1853, pour s’éteindre finalement sous le second Empire.
« Le Rite maçonnique de Memphis, affirma en son temps Jacques Étienne Marconis, a pour origine les mystères de l’Antiquité ; il apprit aux hommes à rendre hommage à la divinité.
« Ses dogmes reposent sur les principes de l’humanitéo; sa mission est l’étude de la sagesse qui sert à discerner la vérité ; c’est l’œuvre bienfaisante du développement de la raison et de l’intelligence, c’est le culte des qualités du cœur humain et la répression de ses vices. »
© Guy Chassagnard – Auteur de :
- Le Dictionnaire de la Franc-Maçonnerie (SEGNAT, 2016),
- La Franc-Maçonnerie en Question (DERVY, 2017),
- Les Constitutions d’Anderson (1723) et la Maçonnerie disséquée (1730) (DERVY, 2018),
- La Chronologie de la Franc-Maçonnerie (SEGNAT 2019),
- Les Annales de la Franc-Maçonnerie (SEGNAT 2019)
———-