MISCELLANÉES MAÇONNIQUES par Guy Chassagnard
En franc-maçon de tradition, attaché à l’histoire de ce qui fut jadis le Métier de la Maçonnerie avant que de devenir la Maçonnerie spéculative des Maçons libres et acceptés, notre frère Guy Chassagnard met en chroniques ce qu’il a appris dans le temple et… dans les textes ; en quarante et quelques années de pratique maçonnique. Ceci selon un principe qui lui est cher : Apprendre en apprenti, comprendre en compagnon, partager en maître.
Chronique 271
1796 – Le réveil du Grand Orient
La reprise officielle des travaux du Grand Orient de France, qui a cessé toute activité apparente en 1793, a lieu le 7 juin 1796 sous la présidence de son nouveau Grand Vénérable, Roëttiers de Montaleau – à qui les francs-maçons sont redevables d’avoir préservé les archives de l’Ordre maçonnique en les entreposant à son domicile.
Celui-ci déclare en cette occasion : « Apprenez et sachez, maçons français, que les archives du Grand Orient sont restées intactes : les pièces d’architecture, les demandes en constitution et en reconstruction, les tableaux de toutes les loges faits avant la Révolution, sont toujours classés avec ordre, déposés soigneusement en des cartons destinés à leur conservation. Enfin, rien n’est égaré, tout existe ; on peut les consulter au besoin, et la recherche en est prompte et facile. »
L’obédience reprend dès lors la délivrance de constitutions aux loges qui lui en font la demande ; et notamment à la Loge des Amis Sincères, implantée à l’orient de Genève.
Ne sont plus en activité en France que dix-huit loges, dont 3 à Paris, 2 à Perpignan, 7 à Rouen, 4 au Havre, une à Melun et à La Rochelle.
Une commission est chargée, au Grand Orient, d’étudier la méthode la plus appropriée pour honorer « la mémoire des frères de l’Ordre qui ont été victimes des violences » de la Révolution.
Dans son édition du 5 décembre (15 frimaire an V), le Messager du Soir annonce : « Les Sociétés de francs-maçons se reproduisent et se multiplient de manière à inquiéter de bons citoyens qui, las des révolutions, en redoutent tous les instruments. »
En province, où l’activité maçonnique reprend également, des plaintes sont formulées à l’encontre de loges accusées d’être des foyers monarchistes.
© Guy Chassagnard – Auteur de :
- Le Dictionnaire de la Franc-Maçonnerie (SEGNAT, 2016),
- La Franc-Maçonnerie en Question (DERVY, 2017),
- Les Constitutions d’Anderson (1723) et la Maçonnerie disséquée (1730) (DERVY, 2018),
- La Chronologie de la Franc-Maçonnerie (SEGNAT 2019),
- Les Annales de la Franc-Maçonnerie (SEGNAT 2019)
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Bonjour,
je travaille (depuis pas mal d’années…) à une histoire de la Loge et Société Olympique, essentiellement pour des raisons musicologique, n’étant pas maçon, mais on peut difficilement les séparer de l’aspect maçonologique, qui apporte énormément de renseignement sur la vie de la Société Olympique. C’est moi qui ai retrouvé ses Réglements qui dormaient dans les rayons de l’Université de Princeton (et obtenu une copie numérique grâce à Pierre-Yves Beaurepaire) maintenant en accès libre sur le net.
J’ai la preuve que la Loge Olympique n’a jamais cessé d’exister pendant la Révolution, grâce aux bail contracté par l’intermédiaire de la Société Olympique au Palais royal pour son local au deuxième étage de arcades 65 à 70. Elle ne le quittera qu’en 1800 pour s’installer dans le théâtre Olympique construit par elle rue de la Victoire. Vous écrivez qu’il n’y avait plus que 18 loges en activité à Paris, pourriez vous me dire s’il y a une référence à la Loge Olympique et dans quelle source.
Cordialement
D. Piollet