On peut pense ce que l’on veut de François Koch, il n’en demeure pas moins qu’il dresse dans cette article un état de fait indéniable, irréfutable en scrutant brièvement l’histoire de la Franc-maçonnerie…
Extrait :
« Je souhaite que la proportion de femmes augmente au sein de la franc-maçonnerie. » Ce propos de Guy Arcizet, grand maître du Grand Orient de France (GODF), fort de 50 000 membres, peut paraître anodin. Il ne l’est pas. Les hauts dignitaires se sont toujours souciés comme d’une guigne que le beau sexe demeure portion congrue dans les loges: sur 163 000 francs-maçons, le pourcentage de femmes ne dépasse guère 17%, un chiffre aussi faible que stagnant depuis dix ans.
Pourtant, en septembre dernier, une petite révolution s’est produite au convent du GODF: les frères ont voté en faveur de la liberté pour les loges d’initier qui elles veulent, sans discrimination de sexe. Alors que, depuis sa naissance, il y a deux cent quatre vingt-deux ans, la première obédience française demeurait exclusivement masculine. Par tradition.
Cette institution réputée progressiste – pour avoir favorisé le vote de la loi sur la contraception en 1967 et celle sur l’avortement en 1974 – l’est très peu quand il s’agit d’accueillir des femmes en son sein. La « bible » maçonne, rédigée en 1723 par le pasteur londonien Anderson, expose que « les esclaves, les femmes et les hommes immoraux et scandaleux » ne peuvent être admis en loge. Les maçons du XVIIIe siècle ne veulent intégrer que des êtres libres, or, selon eux, les femmes ne le sont pas, puisqu’elles dépendent des hommes. « A la fin du XIXe, les frères du GODF se montraient très hostiles à l’initiation des femmes, car elles étaient sous la coupe des prêtres, explique Roger Dachez, président de l’Institut maçonnique de France. Donc elles risquaient d’introduire en loge des idées réactionnaires. » Le paradoxe de cet anticléricalisme, c’est que l’interdiction faite aux femmes d’entrer au pays de l’équerre et du compas ressemble fort au refus de l’Eglise d’accepter qu’elles accèdent à la prêtrise.
La suite de l’article « Pourquoi le Grand Orient reste dominé par les hommes«