L’éditorial « L’Express » affirme que le Prince Albert de Monaco auarait été sollicité non seulement pour être initié mais également pour devenir le Grand Maître d’une obédience fille de la Grande Loge Nationale Française sur le Roche de Monaco.
L’idée serait née dans l’esprit de Fraçois Stifani, Grand Maître de la G.L.N.F.
La Grande Loge nationale française rêvait d’initier le prince Albert comme chef de sa « filiale » de Monaco. Camouflet.
Rocambolesque. La tentative de François Stifani de créer une « obédience-fille » sur le rocher de Monaco, en proposant au prince Albert II d’en être le grand maître, a tourné au fiasco. La folie des grandeurs? Sur le papier, le plan de conquête apparaît presque parfait. Le catholicisme étant la religion d’Etat de la principauté de Monaco, les francs-maçons n’y sont, a priori, pas bienvenus. Pour lancer son projet, la GLNF va bénéficier de l’aide précieuse d’un de ses frères qui a de solides entrées au palais princier: Franck Nicolas, 50 ans, un poète et ami d’enfance du prince Albert, tous deux ex-partenaires de bobsleigh.
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Initier Albert II
Grâce à lui, le 30 janvier 2009, le bulletin officiel de la principauté de Monaco annonce la création de la Grande Loge nationale régulière de la principauté de Monaco (GLNRPM). Dès le 7 mars 2009, au palais Acropolis de Nice, François Stifani donne patente à trois loges « à l’Orient de la principauté de Monaco ». Dénommés la Sainte Grâce, la Porte neuve et Jean Monoïkos, ces ateliers ont pour vénérables Claude Boisson, ancien vice-président du Parlement monégasque, Jean-Pierre Pastor, consul de Monaco à Cuba, et Franck Nicolas en personne. Pourquoi un tel empressement? Selon les trois « véné », François Stifani voulait faire « barrage aux représentants à Monaco de l’American Canadian Grand Lodge et du Grand Orient d’Allemagne désireux aussi d’être les premiers à installer une obédience sur le Rocher.
Dans cette course de vitesse, François Stifani souhaite surtout initier le prince Albert II. L’Express a pu se procurer le courrier qu’il lui adressse le 3 mars 2009: « Je me permets de vous faire la proposition d’occuper la fonction de grand maître de la future Grande Loge régulière de la principauté de Monaco, lui écrit-il. Nous aménagerons les conditions d’une initiation secrète, où ne seraient présents que des officiers de votre choix et des hauts dignitaires de mon obédience dignes de confiance. » Et le Français de proposer au prince Albert II une entrevue, en Principauté ou à Paris, au sujet de laquelle « nous respecterions la plus grande discrétion », souligne-t-il. Hic: le prince Albert n’a pas du tout envie de saisir cette « opportunité ». « Vous vous doutez bien que sa réponse ne pouvait être que négative », affirme un conseiller du palais. François Stifani avait pourtant souligné dans sa missive que la GLNF prescrit la « soumission aux souverains et chefs d’Etat qui protègent la franc-maçonnerie » et que le grand maître de la Grande Loge unie d’Angleterre est le duc de Kent. Rien n’y fit. « Le prince n’a pas une bonne opinion des réseaux secrets », confie un de ses amis.
Après ce camouflet princier, François Stifani a renoncé à son projet de consacrer la GLNRPM comme une véritable obédience, au grand dam de Boisson, Nicolas et Pastor. « Cela n’a rien à voir avec l’absence de réponse du prince Albert II à ma proposition de pure courtoisie, précise-t-il. Ces trois frères n’avaient pas initié suffisamment de Monégasques. » Pour les intéressés, cet argument n’est qu’un faux prétexte: « Nous ne comprenons pas les raisons pour lesquelles, conformément à nos accords, l’autonomie de la GLNRPM n’a pas pu être consacrée. » Après cet échec, les frères monégasques sont désormais en contact avec d’autres obédiences, hors de France, qui leur ont proposé de se substituer à la GLNF. A se demander si François Stifani, arrivé à Monaco comme un ouragan, n’y est pas devenu persona non grata.