MISCELLANÉES MAÇONNIQUES par Guy Chassagnard
En franc-maçon de tradition, attaché à l’histoire de ce qui fut jadis le Métier de la Maçonnerie avant que de devenir la Maçonnerie spéculative des Maçons libres et acceptés, notre frère Guy Chassagnard met en chroniques ce qu’il a appris dans le temple et… dans les textes ; en quarante et quelques années de pratique maçonnique. Ceci selon un principe qui lui est cher : Apprendre en apprenti, comprendre en compagnon, partager en maître.
Chronique 193
1765 – Louis Claude de Saint-Martin
« Il y a peu d’écrivains, et surtout d’écrivains mystiques, qui aient moins de droits que [Louis Claude de] Saint-Martin à ce nom de Philosophe inconnu dont il se plaisait à signer tous ses ouvrages. Si obscures que soient pour nous ses doctrines, […] il les a vues, de son vivant, devenir un objet de graves méditations, et lui susciter, en France, en Allemagne, en Suisse, des disciples pleins de ferveur. »
Ainsi s’exprime au XIXe siècle Adolphe Franck, membre de l’Institut et professeur au Collège de France, à propos de Louis Claude de Saint-Martin (1743-1803) ; élève de Martinès de Pasqually et « frère » de Jean-Baptiste Willermoz ; traducteur des œuvres de Jacob Boehme (1575-1624) et, de surcroît, admirateur de Franz Anton Mesmer 1734-1815).
Issu d’une famille de la petite noblesse, Louis Claude de Saint-Martin doit endosser la robe d’avocat, mais préfère s’attacher à l’étude de la philosophie et de l’illuminisme – ceci après un bref passage comme sous-lieutenant de grenadier au régiment de Foix.
Résidant à Bordeaux, il se lie avec les Chevaliers Maçons Élus Coën de l’Univers, et se fait initier dans leur Ordre en août 1765. C’est ainsi qu’il commence à pratiquer la théurgie, la magie spirituelle et qu’il devient le secrétaire de Martinès de Pasqually.
S’il adhère à la philosophie de la réintégration prônée par les Élus Coëns, Saint-Martin s’en va bientôt poursuivre sa quête spirituelle près de Jean-Baptiste Willermoz qui en fera un Chevalier Bienfaisant de la Cité Sainte.
Il trouve encore chez Jacob Boehme la confirmation de son inspiration, savoir que l’initiation n’a guère besoin de rites, car elle ne peut se produire que dans le cœur de l’homme.
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© Guy Chassagnard – Auteur de :
- La Franc-Maçonnerie en Question (DERVY, 2017),
- –Les Constitutions d’Anderson (1723) et la Maçonnerie disséquée (1730) (DERVY, 2018),
- –Le Dictionnaire de la Franc-Maçonnerie (SEGNAT, 2016).
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