Dan, nous offre une découverte qu’il a réalisée lors d’une vente aux enchères : un Masque Bandeau de Loge ! Ce bandeau est rare et a servi dans des Loges du Sud les deux siècles précédents le nôtre… Deux petits écrous oreillettes permettent d’ouvrir et de fermer rapidement la vue de l’impétrant. Sans la difficulté de soulever partiellement le bandeau mousse actuel pour une vision partielle du « cadavre »
Dan accompagne sa découverte d’une texte sur le bandeau :
Le bandeau n’est pas un masque, ni un bâillon. Il porte le symbole de celui qui a momentanément tout perdu, sauf la tête, qu’il soit condamné ou postulant aux mystères de la franc-Maçonnerie.
Le bandeau renvoie le candidat (candide, candidat) à des peurs viscérales et notamment à des scènes d’exécution.
Pour la loge, la discrétion est la première fonction du bandeau. Il permet que le candidat, toujours libre de se retirer, ne puisse pas voir le visage des membres de l’atelier. Mais comme, très souvent, le candidat a pu assister à des conférences publiques, des tenues blanches ouvertes ou participer à des réunions festives de la loge, cette fonction du bandeau n’est plus primordiale.
Le bandeau ne permet pas de voir l’entier du visage du candidat et masque le miroir de son regard (trahison de lui-même et de nous-mêmes) en évitant d’être influencé par une sentimentalité oculaire. Enfin, en dépit des préventions d’usages de courtoisie, le bandeau restitue au groupe un pouvoir, une assurance, une satisfaction, d’avoir dépassé, à son profit, la situation dans laquelle se trouve le candidat et que tous ont connue.
Pour le candidat, le bandeau l’oblige à plonger en lui-même en visualisant, dans un « psyché » conscient, sa propre figure. En ce sens, le bandeau éclaire l’âme comme une lumière. Le bandeau permet également au candidat de ne pas être vu entièrement par le groupe. Le cache, sur son regard, sera sa protection, son ultime intimité. Mais la justification suprême du bandeau réside dans son « enlèvement » et l’éblouissement final par la lumière.
Le bandeau exige l’humilité du candidat, sa mise à disposition, sa gratuité, sa crédulité.
Premier « outil » maçonnique proposé au candidat, le bandeau n’est pas un accessoire futile ou anachronique. Il est le premier symbole du travail sur soi. On imagine mal l’inversion du système, qui proposerait une audition du candidat les yeux ouverts par une loge de mystérieux cagoulés. On peut y voir la différence entre une société secrète et une société discrète et le fait que la loge est un lieu de clarté alors que le candidat se trouve dans les ténèbres.
Car l’apparent n’exclut pas le caché. Les hommes l’ont pressenti depuis toujours. Et les meilleurs d’entre eux – et les plus sages – ont compris que l’acte de voir ne se réduit pas seulement à ouvrir les yeux, mais qu’il nous oblige parfois à les fermer, afin de contempler l’être que nous sommes.
exemplaire bien préservé d’un ” masonic goggles ” utilisait dans les loges maçonniques et para-maconniques americaines .