Le Maître et son Disciple, ou les huit clefs de la Sagesse
Le Maître, s’adressant un jour à son Disciple :
Depuis combien de temps me suis-tu ?
Le Disciple : Depuis 33 ans
Le Maître : Qu’est ce que tu as appris durant toutes ces années ?
Le Disciple : Je n’ai appris et retenu que huit leçons !
Le Maître : Dieu m’en soit témoin ! J’ai perdu ma vie à t’enseigner, et tu n’as retenu que huit leçons !
Le Disciple : Oui Maître, je ne peux pas vous mentir, j’ai retenu seulement huit leçons.
Le Maître : Hélas ! Mais dis moi quand même en quoi consiste ces huit leçons.
Le Disciple : J’ai observé ce monde et je me suis aperçu que chacun est amoureux de quelqu’un ou de quelque chose, et qu’il s’y accroche sa vie durant ; or, à son enterrement, l’objet aimé le quitte. Je me suis alors efforcé de n’avoir pour amour que celui de faire le Bien, pour qu’à mon enterrement, mon bien aimé soit enterré avec moi.
Le Maître : Excellent, et la deuxième ?
Le Disciple : J’ai longtemps médité sur les paroles de Dieu : » Celui qui craint Dieu, et qui s’empêche de faire le mal, sa récompense est le Paradis » J’ai compris alors que les paroles divines sont la Vérité. Je me suis alors consacré à ne faire que le Bien, jusqu’à ce que je me sente fondu tout entier dans cette vérité.
Le Maître : Et la troisième ?
Le Disciple : J’ai vu que toute personne qui possède un bien ou un objet précieux le cache et le protège avec avidité, alors je me suis souvenu des paroles de Dieu : » Ce que vous possédez finit, mais ce qui est chez Dieu ne finit jamais « . Alors, chaque fois qu’un bien précieux me tombe entre les mains, je l’offre à Dieu, pour qu’il me le garde.
Le Maître : Et la quatrième ?
Le Disciple : J’ai vu que dans ce bas-monde les gens se vantent entre eux, qui de richesse, qui de descendance noble, qui de progéniture ou d’alliance. J’ai médité, et trouvé que tout cela n’est rien, et suis revenu aux paroles de Dieu : » Le meilleur d’entre vous est le plus pieux « . Je me suis efforcé de l’être, pour mériter d’être accepté dans le Royaume de Dieu et être considéré parmi les meilleurs.
Le Maître : Et la cinquième ?
Le Disciple : J’ai vu des gens s’insulter, se maudire, s’entre-déchirer par envie, et je me suis souvenu des paroles de Dieu : » Nous leur avons partagé leurs biens dans ce monde « . Aussi j’ai soustrait toute envie, délaissé les gens et compris que le partage des biens terrestres provient de Dieu, donc je me suis gardé de ne pas me faire d’ennemis.
Le Maître : Et la sixième ?
Le Disciple : J’ai vu que les gens s’attaquent les uns les autres, s’entre-tuent, se déchirent mutuellement par les actes et par la parole, sans aucune raison valable, alors je me suis souvenu des paroles de Dieu : » Satan est votre ennemi, prenez-le pour votre ennemi. De ce fait, je me suis épargné de faire de mes semblables mes ennemis.
Le Maître : Et la septième ?
J’ai vu que les gens utilisent tous les moyens, même vils, pour parvenir à obtenir le pain quotidien, et je me suis souvenu des paroles de Dieu : » Il n’y a pas de créature sur Terre à laquelle je n’aie réservé sa nourriture. » J’ai constaté alors que j’étais l’une de ces créatures !
Le Maître : Et la huitième ?
Le Disciple : J’ai constaté que chaque créature compte sur une autre créature, qui sur une ferme, qui sur un commerce, qui sur un métier, qui sur sa force corporelle, et chacune compte sur l’autre, alors je suis revenu aux paroles divines : » Qui compte sur Dieu, Dieu lui vient en aide » J’ai compté alors sur Dieu, Il est mon seul Appui et mon Seul Soutien !
Le Maître, après avoir médité un long moment : Que Dieu te vienne en aide et éclaire ton chemin, j’ai étudié la Torah (l’Ancien Testament) l’Evangile, le Zabour (les Psaumes de David) et le Fourquan (le Coran), j’ai trouvé que la vie du mystique s’articule autour de ces huit clefs aussi bien sur la terre que dans le ciel, et tous ceux qui parviennent à les trouver et à en déchiffrer les mystères, sont les élus de Dieu pour accomplir Son œuvre, et tous les biens de ce monde et ceux de l’au-delà tournent autour de ces huit leçons. Quant à celui qui les applique, c’est comme s’il avait suivi les préceptes des Quatre Livres. Et ceux qui parviennent à comprendre le sens profond et mystique de ces clefs sont les sages qui se sont adonnés à l’étude des mystères de l’au-delà, mais point ceux qui gaspillent leur vie à la recherche des biens éphémères de la vie terrestre.
Source: Anonyme