« Le grand retour de l’ésotérisme » est un article entretien par « le Nouvel Obs » avec Frédéric Lenoir disponible sur le site officiel de ce dernier
Frédéric Lenoir est un sociologue français, né le 3 juin 1962 à Madagascar, docteur de l’École des hautes études en sciences sociales.Depuis 2004, il dirige la rédaction du magazine Le Monde des religions, un bimestriel édité par Malesherbes Publications, filiale du groupe La Vie-Le Monde.
Extrait :
Frédéric Lenoir : Le mot ésotérisme est effectivement un mot fourre-tout qui recouvre des choses très disparates. Il faut commencer par distinguer l’adjectif « ésotérique » du substantif « ésotérisme ». L’adjectif lui est antérieur et vient du grec « esôtirokos », qui veut dire « aller vers l’intérieur ». Il s’oppose à « exoterikos », « vers l’extérieur ». On retrouve déjà cette double notion dans les écoles de sagesse grecques, chez Aristote notamment, où l’on distingue l’enseignement « intérieur » donné aux disciples avancés de l’enseignement « extérieur » transmis à la foule. L’enseignement ésotérique s’adresse donc aux « initiés ». Toutes les religions développeront ainsi des enseignements pour la masse et des enseignements pour des élites. Bergson parle à ce propos d’une « religion statique » et d’une « religion dynamique ». La religion statique est liée au dogme, à la morale, au rituel. Elle s’adresse à la masse des fidèles. La religion dynamique, c’est la mystique, cet élan qui porte certains individus vers le divin. En ce sens, on peut dire que la mystique est la voie intérieure, la dimension ésotérique des grandes traditions religieuses. C’est la kabbale dans le judaïsme, le soufisme dans l’islam, la grande mystique chrétienne d’une Thèrèse d’Avila ou d’un Maître Eckart etc.
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