MISCELLANÉES MAÇONNIQUES par Guy Chassagnard
En franc-maçon de tradition, attaché à l’histoire de ce qui fut jadis le Métier de la Maçonnerie avant que de devenir la Maçonnerie spéculative des Maçons libres et acceptés, notre frère Guy Chassagnard met en chroniques ce qu’il a appris dans le temple et… dans les textes ; en quarante et quelques années de pratique maçonnique. Ceci selon un principe qui lui est cher : Apprendre en apprenti, comprendre en compagnon, partager en maître.
Chronique 347
1815 – Le Grand Orient de tous les rites
N’étant pas parvenu à convaincre, malgré quelques désaffections, les frères écossais des Suprêmes Conseils du 33e degré, le Grand Orient procède en septembre 1815 à l’organisation en son sein de l’« exercice de tous les droits qui lui appartiennent en France ».
D’où l’adoption, le 28, de plusieurs dispositions règlementaires :
✦ 1. – Le Grand Orient de France forme dans son sein le Conseil Suprême des Rites.
✦ 2. – Le Grand Chapitre du Grand Orient de France est établi Suprême Conseil des Rites.
✦ 3. – Les demandes en chartes capitulaires, patentes constitutionnelles et diplômes supérieurs au 3e degré, tant de l’intérieur que de l’extérieur de la France, sont de la compétence du Suprême Conseil des Rites.
Le Grand Orient de France érige près de lui un nouveau Grand Consistoire des Rites, formé au sein du Chapitre métropolitain de la vallée de Paris.
Celui-ci est composé de trente-trois officiers possédant les degrés les plus élevés des rites reconnus.
Suite aux décisions prises a lieu un mouvement désordonné de hauts dignitaires.
Le maréchal Kellermann, le comte de Valence, sont rayés du tableau des officiers du GO, tandis que Roëttiers de Montaleau fils, Antoine Challan et Germain Hacquet quittent délibérément le Suprême Conseil pour la France – Hacquet étant d’ailleurs nommé grand commandeur du Grand Consistoire des Rites.
Il faudra attendre le 4 décembre pour que le Suprême Conseil du 33e degré pour la France prenne un arrêté rejetant définitivement les prétentions du Grand Orient de France et dénonçant ses membres qui ont jugé bon et utile de rejoindre les rangs de la nouvelle juridiction.
© Guy Chassagnard – Auteur de :
- Le Dictionnaire de la Franc-Maçonnerie (SEGNAT, 2016),
- La Franc-Maçonnerie en Question (DERVY, 2017),
- Les Constitutions d’Anderson (1723) et la Maçonnerie disséquée (1730) (DERVY, 2018),
- La Chronologie de la Franc-Maçonnerie (SEGNAT 2019),
- Les Annales de la Franc-Maçonnerie (SEGNAT 2019)
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