Le Grand Orient de France est réuni cette semaine à la Sud de France Arena, à Pérols, à l’occasion de son convent annuel. Le Grand Maître Georges Sérignac a été réélu pour un 3e mandat. Il évoque les nombreux sujets de société au coeur des travaux de l’obédience.
« Montpellier : Droits des femmes, migrants, précarité des jeunes, le Grand Orient de France face aux grands enjeux de société » – Un article de Midi Libre en date du 29 août 2022 ( @FABIEN ARNAUD)
Pour la seconde année consécutive, Montpellier accueillait cette semaine le convent (ou assemblée générale), du Grand Orient de France. Depuis mercredi et jusqu’à ce samedi 27 août, environ 1 300 délégués de loges, ainsi que des « frères » et « sœurs » visiteurs sont réunis à l’Arena pour ce grand rendez-vous annuel. Jeudi soir, le Grand Maître Georges Sérignac a été réélu à la tête de l’obédience maçonnique pour un 3e mandat. « Comme pour toute association loi 1901, ce convent permet de procéder au vote du bilan, à l’élection du bureau, etc. C’est aussi un lieu de débat sur de nombreux sujets, un lieu de réflexion », explique Georges Sérignac, réélu pour un 3e mandat d’un an à la tête de l’obédience maçonnique.
Nouvelle réflexion sur la condition animale
Georges Sérignac entend « prolonger, consolider » les grands axes de travail qu’il avait impulsés il y a deux ans. Au-delà des thèmes de la République, de l’école, de la laïcité « qui font partie de l’histoire du Grand Orient de France », le Grand Maître met en avant d’autres sujets, aujourd’hui au cœur des travaux du Grand Orient de France. « Les droits des femmes et des enfants sont au cœur de nos préoccupations, tout comme la prise en charge des personnes handicapées, la question des migrants, et depuis l’an dernier et l’épidémie de Covid, la nouvelle précarité de la jeunesse. Une nouvelle réflexion que nous avons engagée est celle de la condition animale, dans le cadre de notre travail sur la lutte contre les injustices et les inégalités ».
« Nous essayons de plus en plus d’expliquer ce que nous somme »
Pour expliquer la mise en œuvre concrète de ces débats par les membres du Grand Orient de France, Georges Sérignac cite le rôle des « 53 000 frères et sœurs ». « À chacun, par sa conduite, d’agir pour répandre ces idées, ces principes ». Autre démarche : « Notre extériorisation, à travers des conférences publiques, des tribunes publiques, de grands colloques autour des thèmes sur lesquels nous travaillons. J’anime personnellement deux ou trois conférences par mois ». Sur la connaissance que l’opinion peut avoir, aujourd’hui, du Grand Orient de France et de la franc-maçonnerie en général, le Grand Maître affirme : « C’est un vrai sujet pour nous. La franc-maçonnerie est non seulement mal connue, mais connue en mal. Des idées sont répandues dans l’imaginaire public, notamment des dérives complotistes. C’est pourquoi nous devons lutter pour rétablir la vérité. Nous essayons de plus en plus d’expliquer ce que nous sommes ».
Dans son discours, mercredi dernier à l’Arena, Georges Sérignac a évoqué « les pulsions mortifères » qui secouent le monde, « les démocraties de plus en plus fragiles ». Il pointe aussi « le glissement de notre pays vers l’extrême droite ». Un contexte dans lequel le Grand Orient de France veut conserver son rôle de « vigie républicaine ».
Des assemblées décentralisées
C’est la deuxième année consécutive que le Grand Orient de France organise son convent annuel à Montpellier. « Nous avons à coeur de décentraliser nos assemblées. Ce sont les loges qui proposent d’accueillir l’événement dans leur ville. L’an prochain, le convent aura lieu à Lille », explique le Grand Maître Georges Sérignac. »Chaque fois, le maire de la ville nous accueille la veille de l’événement ». Les participants ont ainsi été reçus mardi à l’hôtel de Ville. Le lendemain, Michaël Delafosse a prononcé un discours devant l’assemblée, dans lequel il a évoqué la République et la laïcité.