Félix Natali, un Ajaccien de 48 ans, a été élu Grand Maître de la Grande Loge Mixte de France, il y a moins d’un mois. Conseiller en gestion de patrimoine entre Paris et la cité impériale, il succède ainsi à Christiane Vienne, pour un mandat de trois ans. Félix Natali est donc le troisième corse à prendre la tête de cette obédience qui compte 266 loges et près de 5 000 membres, après Jean-Pierre Orsoni et François Padovani.
Source : Site Corse Net Infos – « L’Ajaccien Félix Natali, élu nouveau Grand Maître de la Loge Mixte de France » article de Patrice Paquier Lorenzi – 11 Août 2024
– Que représente pour vous cette élection de Grand Maître de la GLMF ? – Cela fait naître chez moi un double sentiment. Tout d’abord, je ressens beaucoup de joie de sentir la confiance des gens qui me confient cette responsabilité-là. Mais ce n’est pas le plus important. Ce qui compte c’est de pouvoir partager ces responsabilités avec un collège avec qui je vais avoir la chance de travailler. Nous sommes 18 dans ce collège, à travailler ensemble. Nous devons faire en sorte que tous les membres des loges de la GLMF puissent travailler le plus sereinement possible.
– Que représente aujourd’hui la GLMF dans la franc-maçonnerie française ?
– La GLMF est une obédience qui a été créée en décembre 1982, et dont nous venons de fêter récemment les 40 ans d’existence. Notre ADN c’est la mixité. Aujourd’hui, nous sommes 49,9% de Frères et 50,1% de Sœurs avec une mixité de genre quasi parfaite. C’est une obédience qui défend la laïcité et des valeurs d’humanisme et de solidarité, qui sont très poussées pour nous. Nous comptons aujourd’hui 266 loges réparties sur la quasi-totalité du territoire. Nous sommes très présents en métropole, mais aussi dans les DOM-TOM. Nous avons une dizaine de loges en Corse et nous sommes à peu près 5 000 membres au total en France.
– Quelles sont les caractéristiques de la GLMF ? Qu’est-ce qui la distingue des autres loges ?
– Ce qui nous distingue, c’est avant tout notre mixité, mais aussi les multiples façons de travailler, offertes aux différentes loges. Les francs-maçons travaillent avec des rites et des rituels. Si vous voulez travailler avec un rituel très encadré ou un autre plus souple, avec quelque chose d’ésotérique, très symbolique ou même sociétal, vous pouvez le faire. Il y a également des loges qui travaillent de toutes les manières que je vous ai évoquées. La seule exigence que nous avons, c’est que nos loges soient mixtes. Depuis quelques années, nous avons fait voter en assemblée générale, l’impossibilité d’être soit exclusivement masculin, soit féminin.
– La Franc-maçonnerie en général a souffert de la crise du Covid avec une perte du nombre de membres, comment se porte la GLMF en 2024 ?
– Il y a des obédiences qui ont souffert plus que d’autres. De notre côté, nous avons subi également une baisse de nos effectifs, mais nous avons été plutôt préservés. La Franc-maçonnerie n’a pas peut-être pas encore retrouvé la totalité de ses membres, mais nous nous y sommes parvenus. Nous étions à 5 030 membres avant la crise Covid pour arriver à 4 991 aujourd’hui. Nous avons donc réussi à reconstituer nos effectifs grâce au travail effectué par nos vénérables maîtres, notamment au niveau de l’animation des loges, de faire en sorte qu’elles puissent être encore attractives. Ce qui a permis de passer ce cap difficile, c’est la proximité entre toutes les loges de notre obédience. Le Grand Maître doit rester proche de ses membres, c’est en tout cas ma vision de la franc-maçonnerie. Je ne veux pas un Grand Maître seul, isolé et qui fait tout tout seul. Cela ne m’intéresse pas, et c’est une autre caractéristique de la GLMF. Les échanges humains sont indispensables pour progresser. L’objectif de la franc-maçonnerie c’est d’améliorer l’humanité.