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LE DUC D’ANTIN, GRAND MAÎTRE – MISCELLANÉES MAÇONNIQUES

MISCELLANÉES MAÇONNIQUES par Guy Chassagnard

En franc-maçon de tradition, attaché à l’histoire de ce qui fut jadis le Métier de la Maçonnerie avant que de devenir la Maçonnerie spéculative des Maçons libres et acceptés, notre frère Guy Chassagnard met en chroniques ce qu’il a appris dans le temple et… dans les textes ; en quarante et quelques années de pratique maçonnique. Ceci selon un principe qui lui est cher : Apprendre en apprenti, comprendre en compagnon, partager en maître.

Chronique 124 

1738 – Le duc d’Antin, grand maître

Né en 1707, Louis de Pardaillan de Gondrin (1707-1743) avait pour arrière-grand père le marquis de Montespan et pour arrière-grand-mère « Madame de Montespan », née Fran­çoise Athénaïs de Rochechouart de Mortemart. 

Faisant partie du sérail royal, suite aux amours anciennes de la marquise et du remariage de sa mère avec le fils cadet du roi Soleil, il reçut de Louis XV l’insigne honneur de présider, à compter de 1738, à la destinée du premier Ordre maçonnique français, savoir la Grande Loge de France.

Louis de Pardaillan de Gondrin avait été précédemment gouverneur de l’Orléanais à 14 ans, duc d’Antin à 15, colonel à 20 ans. Il avait 31 ans lorsqu’il fut élu lors d’une assemblée (supposée) tenue au château d’Aubigny « Grand Maître général et perpétuel des Maçons dans le roy­aume de France ». 

Mais on retiendra qu’il ne manifesta jamais aucun intérêt pour la Franc-Maçonnerie, ou pour les francs-maçons, et que le seul discours qu’il est supposé avoir prononcé à son propos, en 1740, ressemble étrangement au célèbre « discours » (de 1737) du chevalier Michael de Ramsay.

Le duc d’Antin était grand maître des francs-maçons français lorsque fut publiée la seconde édition des Cons­titutions de James Anderson, dans laquelle on peut lire : 

« La Loge ancienne de la ville d’York, et les Loges d’É­cosse, d’Irlande, de France et d’Italie ont leur propre Grand Maître, et possèdent leurs Cons­ti­tutions, Devoirs, Règlements, à l’instar de leurs frè­res d’Angleterre. » 

Ce qui a pu laisser à penser à cer­tains auteurs maçonniques qu’il avait existé à Paris au début des années 1730 une grande loge provinciale « anglaise », placée sous la dépendance directe de la Grande Loge de Londres.

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© Guy Chassagnard – Auteur de  :

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A.S.:

View Comments (1)

  • Ah non! Pas d'accord cette fois quand Guy Chassagnard dit, parlant du Duc d'Antin, que "on retiendra qu’il ne manifesta jamais aucun intérêt pour la Franc-Maçonnerie, ou pour les francs-maçons,".
    Il est connu, et cela à même fait l'objet d'une gravure célèbre de Léo Taxil, pour avoir, l'épée à la main, empêché l'intrusion en 1737 du commissaire mandaté par le lieutenant de police Heraut dans la Loge du quai de la Rapée chez le traiteur Chapelot. Ce fait étant rapporté par la presse de l'époque:
    Du General Evening Post , le 4 août 1737
    Lettre de Paris, daté du 3 août.
    Le courrier du jour nous donne un rapport sur un acte totalement arbitraire, je veux dire l’enfoncement de la porte d’une loge de Francs-maçons à Paris, par le Lieutenant Général de Police. Les discours sur cet événement sont très divers ; certains disent que l’inquisition à Florence a obtenu par la torture des aveux des frères emprisonnés quelques semaines dans cette ville et aurait envoyé à notre Cour [celle de louis XV] un rapport sur ces révélations : Mais qu’il y ait ou non une quelconque vérité dans ce rapport, le clergé a déclaré une guerre totale contre toute la Franc-maçonnerie et, au-delà de la position du Clergé, le peuple regarde les Francs-maçons comme des hérétiques et des gens dangereux pour la société. Mais sans vouloir insister outre-mesure sur cette opinion, les Francs-maçons sont sans doute quelque peu insensés de penser établir des Loges dans un pays soumis à un gouvernement arbitraire, spécialement dans celui où existent l’inquisition et la Bastille »"

    En outre, D'Antin fut élu par les loges du Royaume et non par Louis XV qui avait promis une loge à la Bastille à qui se ferait Maçon. Lalande écrit " En 1738, on élut M. le duc d’Antin pour grand maître général & perpétuel des maçons dans le Royaume de France ; mais les maîtres de loges changeaient encore tous les trois mois. Il y avait vingt-deux loges à Paris en 1742. » fondant ainsi la Grand Loge de France, reconnue immédiatement par la Grande Loge d’Angleterre, ce qui montre bien l’accord entre les deux institutions et qui permet à Anderson de la mentionner dans l'édition de 1738 des Constitutions.
    En outre il y a confusion entre la Loge d'Aubigny dont l'animateur était le Duc de Richmond, ancien GM, protecteur de Desaguliers, qui reçut maçon le Duc d'Antin en 1735 avec Desaguliers et l'élection du 24 juin 1738 qui se tint vraisemblablement à St Germain, comme celle de Derventwater 2 ans plutôt.