Hervé Vigier a publié dans l’article en question un commentaire en guise de droit de réponse que je reproduis ci-après, sans esprit de polémique :
Suffit-il en Maçonnerie de prétendre être agressé, pour obtenir qu’un Frère désigné soit cloué au pilori sans même avoir été entendu ou pour le moins questionné ? La réponse est certainement oui pour une majorité de Maçons. Un premier site n’a pas publié la mise au point que je lui ai faite ; un second ne prend, explique-t-il, en compte que les interventions des membres mais ne propose aucune rubrique pour devenir membre ! Un troisième m’a demandé, avant d’écrire, à m’entendre, et a choisi de ne rien écrire. Vous avez écrit et condamné, saurez-vous m’accorder la parole ?
Si l’association incriminée « Les Amis de Roger Girard et du Rit Primordial de France» peut se présenter et apporter quelques précisions, je vous indique qu’elle été constituée voici 14 ans, à la mort d’un compagnon de René Guilly. Elle a publié depuis 5 cahiers. En décembre 2012, ses adhérents ont décidé de déposer l’appellation inusitée de « Rit Primordial de France », et de constituer sur ce thème un nouveau cahier, qui a été achevé à Pâques dernier et sera publié en octobre prochain, sous le titre de « Le Rit Primordial de France ».
Les co-auteurs sont issus du GODF, comme de la GLNF et du Grand Chapitre Mixte du Rite Français Moderne Belge. Les rédacteurs des postfaces sont membres éminents du GODF, de la GLTF, de la GLMN, de l’ALS, de juridictions françaises masculines et mixtes, et des témoins de la renaissance du Rite Français en France à partir des années 1970. Le dépôt à l’INPI de la dénomination « Rit Primordial de France » avait pour but, non de préparer une opération financière, mais d’insister sur l’esprit de la synthèse de 1785, qui a abouti à l’unité maçonnique française, tout en préservant l’expression de chaque sensibilité. Cet aspect parfaitement démocratique, dans l’esprit de la personnalité de Roettiers de Montaleau, est pour nous l’élément fondamental de ce Rit Primordial de France, par opposition au conservatisme autoritaire et soi-disant éclairé de la Maçonnerie anglaise.
Quand telle ou telle obédience ou juridiction se réclame du Rite Français, la question arrive immédiatement : quel Rite Français ? Avec Rit Primordial de France, nous espérions protéger un esprit d’origine, au sein d’une liberté dont il a toujours été le chantre. L’ouvrage de Maurice Bouchard et Philippe Michel nous aurait comblés, s’il avait ouvert à sa façon vers la même dimension. Très malheureusement, il propose un rituel qui n’a jamais existé, inflige de mettre le doigt sur la couture du pantalon, ne respecte aucune des études faites depuis René Guilly dans les années 1950, jusqu’à Jacques Tuchendler voici quelques mois, et pourtant oh combien précieuses. Le comportement actuel de Philippe Michel à l’encontre d’un ensemble de Frères et Sœurs qu’il ne connaît nullement et ne cherche pas à connaître, illustre ce côté de combat solitaire, si éloigné du Rit Primordial de France.
Si Rite Français ou Rite Moderne sont régulièrement utilisés, il n’en était rien de Rit Primordial de France, qui n’apparaît qu’une fois, voici près de deux-cents ans, en 1819. L’idée de ceux qui ont souhaité ce dépôt est surtout qu’il reste un dénominateur commun de la Maçonnerie française, et ne soit détourné par personne de sa volonté d’ouverture. Soit malheureusement tout l’inverse de ce que l’ouvrage de Maurice Bouchard et Philippe Michel – que j’ai pris la peine de lire attentivement et entièrement – présente comme dépôt du Rit Primordial de France !
Pour ma part, j’ai donc téléphoné aux éditions Dervy, auxquelles il revenait d’effectuer les vérifications relatives à la disponibilité du titre, du sous-titre et des illustrations, et que je connaissais pour avoir publié chez eux à titre personnel « La face cachée des frères invisibles » en réponse aux attaques de Ghislaine Ottenheimer contre l’ensemble des Maçons. Il m’a été dit, avec beaucoup de courtoisie, qu’ils me recontacteraient rapidement, ce qui n’a pas été le cas ; je leur ai ainsi écrit pour demander le retrait de cette dénomination jusque là nullement répandue de « Rit Primordial de France », que nous avions déposée pour des raisons de protection de l’esprit de la maçonnerie française et d’un très prochain ouvrage portant ce titre.
La prochaine lecture de cet ouvrage illustre cet esprit du 18e siècle que nous appelons de nos vœux pour la Maçonnerie contemporaine, selon lequel il existe plusieurs maisons dans la demeure du Père. Le rituel proposé par « Le Rit Français d’origine 1785 » aurait dû à notre sens conservé le nom figurant sur le document fourni en annexe de cet ouvrage « Rit Français ». Le Rit Primordial est un esprit, une tradition, non une énumération de règles.
Le débat est alors ouvert sur des bases maçonniques, où chacun a sa place et respecte l’avis de l’autre.
Très fraternellement.Hervé Vigier, président de l’association « Les amis de Roger Girard et du Rit Primordial de France »