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LE DR. GERBIER, FRANC-MAÇON MAIS ESCROC

MISCELLANÉES MAÇONNIQUES par Guy Chassagnard

En franc-maçon de tradition, attaché à l’histoire de ce qui fut jadis le Métier de la Maçonnerie avant que de devenir la Maçonnerie spéculative des Maçons libres et acceptés, notre frère Guy Chassagnard met en chroniques ce qu’il a appris dans le temple et… dans les textes ; en quarante et quelques années de pratique maçonnique. Ceci selon un principe qui lui est cher : Apprendre en apprenti, comprendre en compagnon, partager en maître.

Chronique 248

1785 – Le Dr Gerbier, maçon mais escroc

On ne sait rien de la vie du bon docteur Gerbier de Werchamp, médecin personnel du comte de Provence, sinon qu’il fut membre de plusieurs loges dont celle de Guillaume Tell ; qu’il dirigea la loge Le Centre des Amis ; qu’il fut grand officier du Grand Orient de France ; et, surtout, qu’il prit un malin plaisir à se présenter comme Grand Maître perpétuel d’une juridiction de hauts grades. 

En mars 1785, le docteur Gerbier s’invite ainsi à une assemblée du Grand Chapitre Général de France, formé d’anciens membres du Conseil des empereurs d’Orient et d’Oc­ci­dent, et soutient que cette juridiction est moins ancienne que le Grand Chapitre de Rose-Croix qu’il préside. 

Il présente alors à ses interlocuteurs une charte, rédigée en langue latine, d’un chapitre établi, en 1721, à Édimbourg ; et obtient, sans la moin­dre contestation, un concordat unissant les deux chapitres en un seul corps. 

L’étude du document paraît superflue : celui-ci présentant le duc d’Antin pour grand maître alors qu’il n’avait, en 1721, que… quinze ans. 

Qu’à cela ne tienne puisque les qualités maçonniques du docteur Gerbier sont dûment reconnues et que celui-ci peut, bientôt, participer à la réunion des deux chapitres précédemment cités sous les auspices du Grand Orient – pour former un Souverain Chapitre Métropolitain chargé d’administrer les hauts grades. 

L’histoire ne dit pas ce que les dirigeants du Grand Orient de France, créateurs des Ordres de Sagesse en 1786, ont pensé à terme des prétentions, mal établies, du docteur Gerbier ; ni comment celui-ci s’est tiré de cette situation. 

De l’intéressé, Jean Marie Ragon dira plus tard qu’il s’est agi d’un « authentique maçon et authentique escroc ».

© Guy Chassagnard – Auteur de  :

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A.S.:

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  • Et alors! La loge chapitrale et écossaise L'amitié et la fraternité à Dunkerque prétend bien avoir été créé en 1721 par le Duc de Montagu, Grand Maître de 1721 à 1722 alors que:
    1 Il n'existe aucun document l'attestant.
    2 On en retrouve aucune trace dans les tracés de la GL de Londres et de Westminster
    3 A fortiori une loge chapitrale, alors que les "Modernes" avaient une sainte horreur des hauts-grades.