Douter, c’est penser, c’est questionner.
L’esprit ne progresse qu’en se posant des questions, et non en rationalisant de manière déductive des résultats qui ne résulteraient plus de rien à force de ne résulter que d’eux-mêmes. Le raisonnement circulaire rétrécit le champ d’investigation et paupérise la pensée.
Mais, si douter c’est penser, si penser c’est découvrir son être (selon Descartes), si se connaître c’est aussi connaître l’univers et les Dieux (selon Socrate), douter c’est aussi exacerber cette incapacité à dégager le vrai du faux. En ce sens, le doute ne s’oppose pas au savoir vrai (si tant est qu’il existe), il permet simplement au libre-arbitre de s’exercer. C’est une des raisons pour lesquelles des vérités apparaissent en Maçonnerie en lieu et place de la vérité absolue qui serait alors doctrinaire.
L’intérêt du doute consiste à s’opposer à la synthèse apparente. En étant utilisé pour être évacué ensuite, il est une modalité majeure de l’interrogation. Mais dire « je doute », c’est déjà ne plus douter, et être certain de douter, est-ce toujours de la certitude ? Voila bien l’expression manifeste du jeu de dupe du langage et de la logique de la pensée qui conduisent à des contradictions, voire à des apories c’est-à-dire des problèmes insolubles
Que peut-on dire de ce que l’on ne peut pas dire ? Qu’est-ce que parler veut dire ? L’art de la rhétorique donne l’illusion d’un pouvoir de résolution là où en réalité seules les évidences sont dites. Le logos, le langage de la raison est notre seul outil sensé pour progresser sur la voie de l’universel… Espoir ou déréliction que de penser pouvoir atteindre la réalité à partir de son seul point de vue ? Utopie et idéalisme ou autosuffisance et illusion de vérité ?
Source : http://www.unite-solidarite.org/