La récente élection de Louis Daly à la présidence du CLIPSAS a suscité la controverse et le débat au sein de la communauté maçonnique internationale. Au milieu des questions et des doutes sur la légitimité du processus électoral, il est essentiel d’analyser les événements avec objectivité et un esprit de bonne foi. Dans cette chronique, nous explorerons la nature des allégations, la validité des règlements du CLIPSAS et la signification des résultats des élections.
- Source : un article de FIL-INFOS-LOGES : Le CLIPSAS à la croisée des chemins : résilience et démocratie face à l’adversité
En outre, nous aborderons l’histoire de l’organisation et sa résilience face aux défis passés, et nous réfléchirons enfin à l’avenir de la franc-maçonnerie dans un contexte mondial.
En examinant les réactions à l’élection du Frère Daly, il est important de distinguer s’il y a immaturité de la part du groupe perdant ou mauvaise foi en cherchant à délégitimer le processus électoral. Dans la franc-maçonnerie, nous attendons de nos frères qu’ils agissent toujours avec intégrité et honnêteté, en acceptant les résultats comme le reflet de la volonté collective.
À l’ère numérique, les informations circulent rapidement et souvent sans examen approfondi.
Nous avons vu comment les médias maçonniques ont publié des doutes sur la légitimité des élections du CLIPSAS, fondés sur l’absence de second tour, appuyés par les allégations de l’une des partis. Cependant, il est crucial de rappeler que les règlements du CLIPSAS ne requièrent qu’une majorité simple, c’est-à-dire la moitié plus une des voix présentes et représentées.
Insister sur un second tour, alors qu’il n’est pas prévu par le règlement, soulève une question fondamentale : qu’est-ce qui est vraiment démocratique ?
La réponse réside dans le respect du contrat social de l’organisation. La démocratie au sein du CLIPSAS ne se mesure pas au nombre de tours d’;élections, mais au respect des règles établies.
La demande d’;un second tour, défendue comme moralement supérieure, peut être interprétée comme une tentative d’imposer par la force une position minoritaire.
Cela contrevient aux principes maçonniques de respect et de tolérance, transformant les Frères en quelque chose qui s’apparente plus à des hooligans qu’à des francs-maçons.
Avec 35 % des voix parmi six candidats, Daly a non seulement gagné légitimement, mais aussi avec une majorité significative. Son élection doit être considérée comme une expression claire de la confiance d’une partie importante des membres du CLIPSAS.
L’histoire du CLIPSAS montre que les menaces de retrait de la part d’obédiences comptant un grand nombre de membres ne sont pas nouvelles.
Dans les années 1990, des obédiences ayant un grand nombre de membres ont quitté le CLIPSAS, mais l’organisation a non seulement survécu, mais s’est renforcée, ce qui explique que ces mêmes obédiences soient revenues dans la deuxième décennie du 21e siècle. Cela démontre la résilience du CLIPSAS et sa capacité à s’adapter et à se développer sur quatre continents malgré les difficultés.
Un article récent sur le blog maçonnique Hiram.be augure d’un avenir sombre pour le CLIPSAS, évoquant la possibilité de départs d’obédiences comme la Grande Loge Féminine de France.
Cependant, il est important de rappeler que le CLIPSAS a surmonté des crises similaires par le
passé et a poursuivi sa mission avec succès. La Grande Loge ANI du Canada, dont le représentant s’est présenté aux récentes élections, pourrait être considérée comme une micro- obédience, avec seulement sept loges, mais a reçu le soutien d’obédiences françaises importantes en nombre de membres.
Cette situation soulève la question de savoir si ces grandes obédiences cherchent à influencer les structures du CLIPSAS à leurs propres fins, plutôt que de promouvoir les valeurs universelles de la franc-maçonnerie.
Daly a fait preuve d’une gestion exécutive exceptionnelle au sein du CLIPSAS, en particulier à l’ECOSOC et dans le soutien du droit humain à la paix. Son leadership a été crucial pour l’avancement des projets humanitaires et sociaux, reflétant les valeurs les plus élevées de la franc-maçonnerie.
Si personne ne peut remettre en cause l’intégrité de Daly, il est possible que des discriminations plus subtiles et pernicieuses soient en jeu. Personnellement, j’aimerais voir une plus grande représentation des Amériques, de l’Afrique et de l’Asie dans les postes de direction du CLIPSAS.
La diversité géographique est essentielle pour refléter véritablement les valeurs de notre fraternité.
On ne peut nier l’influence et la représentativité d’obédiences telles que le Grand Orient de France. Son histoire et son impact sur la franc-maçonnerie sont indéniables, car c’est une belle obédience
et sa grandeur ne tient pas au nombre de ses membres, majestueux si l’on considère sa quasi annihilation pendant la Seconde Guerre mondiale. La contribution du Grand Orient de France à
la franc-maçonnerie et son impact sur la sphère sociale et politique en France, ainsi que son
influence sur la régularité maçonnique elle-même, sont des éléments qui renforcent sa légende.
Cependant, l’histoire montre que le CLIPSAS a su prospérer sans l’implication d’obédiences aussi
influentes.
Dans les années 1990, lorsque de nombreuses obédiences ont quitté le CLIPSAS, beaucoup pensaient que l’organisation ne pourrait pas se maintenir. Mais non seulement elle a survécu, mais elle s’est renforcée, faisant preuve d’une résilience remarquable et d’une capacité d’adaptation qui réaffirme sa mission et ses principes fondateurs. Les statistiques et l’histoire confirment que, bien que la nécessité puisse déterminer la continuité de certaines relations, la solidarité est la véritable essence qui unit les francs-maçons.
Le CLIPSAS a réussi à survivre sans la présence du Grand Orient de France et a continué à former des alliances sur quatre continents, prouvant qu’aucune obédience n’est indispensable à son succès. La solidarité maçonnique implique une coopération et des efforts communs, où chaque obédience, petite ou grande, est également représentative et précieuse. Tout comme la France, l’Allemagne ou le Royaume-Uni ne devraient pas être moins représentatifs que la Chine ou l’Inde sur la scène internationale, même si ces deux derniers États abritent plus de deux milliards de citoyens, chaque obédience au sein du CLIPSAS devrait avoir une voix et un vote égaux, représentant la dignité de ses membres.
Si les obédiences ayant le plus grand nombre de membres et de ressources souhaitent exercer un
contrôle absolu sur le CLIPSAS, sur la base de leur pouvoir et de leur influence, cela reviendrait
à établir un « Conseil de sécurité » au sein de l'organisation, ce qui serait profondément antidémocratique. La concentration du pouvoir dans un petit groupe va à l’encontre des principes
fondamentaux de la franc-maçonnerie libérale. La véritable force de la franc-maçonnerie réside dans sa diversité et le respect mutuel entre toutes les obédiences, indépendamment de leur taille
ou de leur influence.
Il est important de considérer que l’adhésion au CLIPSAS représente une charge financière plus
importante pour les petites obédiences par rapport aux plus grandes. Le calcul au prorata de la valeur de l’adhésion par le nombre de membres est plus coûteux pour les petites obédiences, de sorte qu’il n’est pas juste que les grandes obédiences, sur la base de leur seule contribution financière, aient le contrôle de l’organisation.
Par conséquent, la pureté de la franc-maçonnerie reste intacte tant que le cœur de ses initiés s’accorde aux principes de solidarité et de fraternité. Le CLIPSAS a démontré sa capacité à s’adapter et à surmonter les défis, et son avenir dépend de la cohésion et de l’engagement de tous ses membres, petits et grands. En fin de compte, la franc-maçonnerie doit rester fidèle à ses idéaux en veillant à ce que tous les membres, quelle que soit leur obédience, se sentent valorisés et représentés.
Milton ARRIETA-LÓPEZ
à quand la mort des obédiences, structures inutiles, sans aucun intérêt initiatique, et surtout sources de tous les égos de pouvoir ?
Franchement je ne comprends pas la logique de cet article. En effet l auteur indique que les règles de cette organisation indique qu une majorité simple suffit et plus loin qu un seul tour ayant donné 35 % ce qui n est pas une majorité de 50% + 1 voix. Bref cherchez la cohérence !