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LE CATÉCHISME ÉSOTÉRIQUE …


Les phrases suivantes sont extraites de l’Archive XIII des Annales des Maîtres et contiennent un message destiné à celui qui lutte sur le Sentier. Elles ressemblent un peu à un ancien catéchisme et elles étaient récitées par ceux qui participaient aux mystères mineurs avant d’être admis aux mystères majeurs.

 – Que vois-tu ô Pèlerin? Lève tes yeux et dis ce que tu aperçois.

 – Je vois une échelle, montant jusque vers la voûte bleue, tandis que les premiers échelons se perdent de vue dans les brouillards et les brumes qui entourent notre planète.

– Où te trouves-tu ô Pèlerin? Sur quoi tes pieds sont-ils posés?

 – Je me tiens sur un échelon de cette échelle, ayant presque atteint la quatrième partie; les échelons qui suivent s’étendent devant moi dans l’obscurité d’une nuit d’orage. Au-delà de cette sphère d’épaisses ténèbres, je vois l’échelle qui s’élève à nouveau, radieuse et rayonnante en sa cinquième partie.

– Qu’est-ce qui distingue ces parties que tu décris ainsi comme étant séparées les unes des autres? Le tout ne forme t-il pas une seule échelle complète dont les proportions sont clairement marquées?

– Un vide apparaît chaque fois à l’œil, qui, vu de plus près, se résout en une Croix par laquelle on monte jusqu’à la partie suivante.

– Que fait alors cette Croix? Comment t’aide-t-elle à monter?

– La Croix est formée des aspirations, inspirées par une divine impulsion qui coupe par le travers les désirs des mondes inférieurs, créés par la vie qui se développe d’en bas.

– Explique plus clairement ce que tu veux dire, et comment cette Croix devient le Sentier.

– Les bras qui forment la Croix deviennent la grande ligne de démarcation entre l’inférieur et le supérieur. Sur ces bras, les mains sont clouées, les mains qui saisissent et retiennent, et qui subviennent aux besoins inférieurs, habituées à cela depuis de nombreux aéons. Mais voici, quand les mains sont réduites à l’impuissance et ne peuvent plus saisir et retenir, la vie intérieure s’échappe de son enveloppe et monte droit le long de la branche verticale. Elle quitte la quatrième partie inférieure, et la Croix jette un pont sur l’abîme.

– Est-ce avec facilité qu’avancent ceux qui grimpent le long de ce bras vertical, laissant derrière eux la quatrième partie.

– Ils passent par les vallées de larmes, de nuages et de brouillards; ils souffrent et ils meurent. Ils disent adieu à tous leurs amis de la terre – seuls, ils montent sur le Sentier; ils comblent le vide par leurs actions aimantes accomplies dans la souffrance de la vie; ils tendent une main en haut vers Celui qui se tient juste au-dessus d’eux; l’autre ils la donnent à l’homme qui se trouve juste au-dessous d’eux. Les mains, libérées des bras transversaux de la Croix, ne sont libres que pour être tendues. Seules les mains vides, marquées de clous, peuvent maintenir la continuité de la chaîne.

– Où se termine cette échelle? Quelle zone de ténèbres traverse-t-elle et où se projette son extrémité?

– Elle coupe la sphère qui cristallise, avec ses myriades de formes; elle traverse le plan des eaux balayé par des marées tourbillonnantes; elle passe à travers le pire enfer, s’enfonce dans la maya la plus dense, et aboutit à l’intérieur du feu latent, le lac en fusion de feu ardent, atteignant enfin les habitants du feu, les Agnichaitans de la chaleur écarlate.

 – Où monte cette échelle? Où s’achève-t-elle?

– Elle monte à travers les sphères radieuses, s’élève à travers leurs six parties. Elle s’élève jusqu’au Trône puissant sur la cinquième partie et passe de ce Trône puissant à un autre plus grand encore.

– Qui se trouve sur ce Trône dans la cinquième partie?

– Celui dont nous ne pouvons prononcer le Nom, sauf en une adoration absolue, la Jeunesse des Étés sans fin, la Lumière de la Vie elle-même, le Merveilleux, l’Ancien, le Seigneur d’Amour de Vénus, le grand Kumara à l’Épée Flamboyante, la Paix de la terre tout entière.

 – Est-il assis seul, ce Merveilleux, sur son Trône de saphir?

 – II est assis seul; cependant, proches des marches aux couleurs d’arc-en-ciel, se tiennent les trois autres Seigneurs, offrant le fruit de leur travail et sacrifiant tout ce qu’ils ont gagné pour aider le Seigneur d’Amour.

– Sont-ils assistés dans leur travail? D’autres Êtres doués de pouvoirs plus grands que les nôtres se tiennent-ils aussi sur l’échelle?

 – Ces quatre puissants, l’Action et l’Amour, travaillent en collaboration intelligente avec Leurs Frères d’un grade inférieur, les trois Seigneurs que nous connaissons.

– Qui aide ces puissants Seigneurs? Qui poursuit Leur travail, joignant l’inférieur au supérieur?

– Les Frères de l’Amour Logoïque de tous les degrés. Ils se tiennent dans la cinquième partie finale jusqu’à ce que cette partie ait recueilli tout ce qui était de la quatrième partie.

 – Où monte ensuite l’échelle?

 – Vers le Seigneur, le plus grand de tous, devant lequel l’Ancien lui-même s’incline en profond hommage; devant Son Trône de lumière resplendissante les Anges du plus haut rang, les Maîtres et les Seigneurs d’absolue compassion, se prosternent et s’inclinent humblement, attendant pour se relever que le Mot sacré soit prononcé.

 – Quand résonne ce Mot, et que se passe-t-il lorsqu’il résonne à travers les sphères?

– Ce Mot ne résonne pas avant que tout soit accompli, avant que le Seigneur de l’Amour infini juge que le travail est bon. Il prononce alors un Mot secondaire qui vibre à travers le système. Le grand Seigneur de l’Amour Cosmique, entendant le son qui fait écho partout, complète l’accord et fait résonner le Mot tout entier.

– Que verra-t-on, ô Pèlerin sur le Sentier, lorsque résonnera ce chœur final?

– La musique des sphères infinies, la fusion des sept, la fin des larmes, du péché, de la lutte, la ruine des formes, la fin de l’échelle, la fusion dans le Tout, l’achèvement de la ronde des sphères et leur entrée dans la paix.

 – Quel rôle, ô Pèlerin sur le Sentier, joues-tu dans ce plan? Comment entreras-tu dans la paix? Comment te tiendras-tu devant ton Seigneur?

– Je prends l’engagement solennel

De m’acquitter de mon rôle avec ferme résolution, avec ardente aspiration;

de lever les yeux vers le Haut et d’aider ici-bas; de ne point rêver, ni prendre de repos; de peiner, de servir, de récolter, de prier; Je suis la Croix, et la Voie.

De fouler aux pieds l’œuvre que j’accomplis, de piétiner le moi après l’avoir détruit, de tuer en moi tout désir et de lutter sans cesse en écartant toute idée de récompense, de renoncer à toute paix, de perdre tout repos, et sous le poids de mes souffrances, de me détacher de moi-même pour trouver le vrai Moi et connaître ainsi la Paix.

Source: INITIATION, HUMAINE ET SOLAIRE…de Alice A. Bailey.

A.S.: