LE BANQUET DES MAÇONS
FÊTE SOLSTICIALE
Air du chant du Cosaque
Source : Musée virtuel de la musique maçonnique (MVMM)
Ce très moralisant Cantique pour une Fête solsticiale intitulé Le banquet des maçons figure aux pp. 40-42 du recueil d’Orcel de 1867. Le dernier couplet constitue le traditionnel appel à la générosité.
1
Règne sur nous, aimable Tolérance !
Règne au séjour de la Fraternité !
Sous tes regards éclot la confiance,
S’épanouit la cordialité.
Frondeur amer, inquisiteur farouche,
Retire-toi… ton langage irritant
Peut de la coupe éloigner notre bouche,
Et du plaisir troubler l’heureux instant. (bis)
2
D’impurs excès sans craindre le délire
O mes amis ! laissons à la gaîté,
A ses élans, aux propos qu’elle inspire,
Leur vol joyeux, leur douce liberté.
Dans une orgie où, devant le cynisme
On voit s’enfuir honneur, vertus, raisons,
Flétris le vice, austère rigorisme ;
Mais sois muet au banquet des Maçons.
3
Hors de chez nous, bien souvent immodeste,
La Table, ici, symbolique atelier,
Pour prévenir plus d’une erreur funeste,
Subit la loi d’un code régulier.
Signe certain de l’infaillible empire
Que la sagesse a fondé dans nos cœurs,
Tout parmi nous, jusqu’à chanter et rire,
Suit du maillet les coups régulateurs.
4
Mais, écoutons : La voix du Vénérable
A dit : Patrie, Amour, Fidélité ;
Et, par trois coups, sur trois points de la table,
D’un triple toast le signal est porté.
Chacun, s’armant du canon pacifique,
A faire feu s’apprête avec ardeur ;
Car du Maçon la simple politique
Ne reconnaît ni parti, ni couleur.
5
On va chanter… Frères, faisons silence…
Jamais Maçon, chanteur licencieux,
Dans un couplet outrageant la décence,
A la pudeur ne fit baisser les yeux.
Que la morale inspire nos cantiques ;
D’un sel grossier méprisons la saveur,
Et que jamais sur nos fronts maçonniques
Un mot hardi n’attire la rougeur !
6
Trève au plaisir… le travail vous rappelle ;
Amis, debout ; saisissez vos drapeaux,
Et que chacun, d’une main fraternelle
Forme la chaîne, et serre ses anneaux.
Pour célébrer une fête pareille,
Six mois devront couler avec lenteur…
Que le doux mot qui sonne à votre oreille,
Jusqu’à ce jour reste dans votre cœur.
7
Vite, partons… voilà l’heure nocturne ;
Séparons-nous… Mais quel est ce signal ?
Un bruit léger frôle le fond de l’urne ;
Entendez-vous résonner son métal ?
Discrètement, près de chacun s’avance
Celui de nous qui ne peut oublier
Sur les Maçons le droit de l’indigence…
Donnons, donnons au Frère hospitalier !