Au mois du Passage dans le passage difficile entre les mondes, le souhait de conserver la mémoire de la lumière tandis que les ténèbres avancent…
Rosa Carrotti

La signification de l’équinoxe d’automne pour ceux qui suivent un chemin initiatique est l’activation d’un nouveau cycle de croissance. Lorsque nous devenons calmes et reposons, nous permettons à notre vision plus large d’émerger.

À mesure que les jours raccourcissent et que les nuits s’allongent, nous faisons face à notre propre obscurité intérieure pour nous préparer à la naissance de la lumière intérieure, célébrée au solstice d’hiver.

Dans le chaos du quotidien, fait de circulation, d’engagements, de stress et de rendez-vous, nous nous donnons le temps de garder le silence, à l’écoute de ce qui tente de surgir en nous.

Nous, maçons, avons de la chance car nous disposons d’un endroit merveilleux où nous pouvons mener cette réflexion : le Temple. Asseyons-nous, méditons, savourons sa beauté, profitons de l’atmosphère qu’elle nous procure à chaque fois, regardons-la toujours avec des yeux nouveaux, à chaque fois nous découvrirons qu’elle nous accueille puis nous oriente vers un nouveau chemin, fait de renaissance. .

La nature change sous nos yeux, impliquant tous nos sens, avec ses nouvelles senteurs et avec le calme qui a remplacé la joie de l’été. Le cycle productif et reproductif est terminé, les feuilles commencent à jaunir et les animaux commencent à s’approvisionner en prévision de l’arrivée des mois froids.

Les fruits tombent des arbres, abandonnant leur enveloppe, tandis que les graines sont sélectionnées pour être consommées ou conservées ; plus tard, ils seront plantés en terre pour que le cycle reprenne. Le travail de séparation et de tri qui s’effectue dans la nature ne concerne pas seulement la végétation, mais concerne également les francs-maçons.

De même que le fruit se sépare de l’arbre et la graine du fruit, ainsi l’âme se sépare du corps.

Le corps correspond à la coquille, l’âme à la graine qui est plantée en hauteur et le jour où le fruit représenté par le franc-maçon sera mûr il ne devra pas tomber à terre comme la graine d’une plante, mais s’étendre vers le Ciel. .

L’automne est la période où se déroule le détachement dont parle Hermès Trismégiste lorsqu’il dit :

Vous séparerez le subtil du dense avec une grande habileté

ce qui signifie séparer le spirituel du matériel.

Durant l’automne, ce processus de division, qui est une loi de la vie, se déroule dans toute la nature pour préparer une nouvelle vie et c’est exactement ce qui devrait se produire dans chaque Loge.

Voici donc ce que nous devons apprendre lors du solstice d’automne : la sélection, le discernement, apprendre à séparer le pur de l’impur, l’utile de l’inutile, le nuisible du sain, le mort du vivant. Et la cause de tout le mécontentement au sein de la Loge est précisément le manque de capacité de discernement.

Le bien et le mal sont si étroitement unis qu’ils ne peuvent être séparés prématurément sans provoquer de lacérations. L’art de séparer les contraires est le plus difficile qui soit ; et c’est dans la nature que les Initiés s’en sont inspirés. Il n’est pas facile de séparer la noix de sa coque, mais la nature sait y faire : elle laisse mûrir le fruit, la coque s’ouvre toute seule et la noix se libère.

Rien de forcé ni d’encombrant, l’univers suit simplement son cours.
La même chose arrive à celui qui a frappé à la porte du temple, le travail de discernement commencé en lui suit le cycle naturel.

En automne, c’est l’heure du bilan pour tous, même pour les francs-maçons : nous avons sous les yeux ce que nous avons semé au cours de l’année et nous voyons quels fruits nous avons récoltés.

Le fait que tout ce qui arrive a une valeur allégorique nous permet de comprendre que la chute des feuilles a aussi à voir avec les francs-maçons. C’est un symbole qui nous invite à nous dépouiller de tout ce qui est superflu, puis à porter une nouvelle robe faite d’émotions nouvelles, de pensées aux textures différentes, de situations qui s’écartent de celles que, comme les feuilles d’automne, nous avons laissé tomber en attendant le renouveau hivernal. .

Il est significatif que la Franc-maçonnerie ait donné et continue de donner autant d’importance aux symboles de la nature, aux côtés de ceux du travail, préfigurant un équilibre harmonieux des deux parties constituant notre qualité d’être humain, à savoir la culture et la nature.

Si le reste du monde voit les feuilles mourir en automne, j’aime penser que les francs-maçons observent les couleurs qui naissent !

Source : https://www.expartibus.it/