MISCELLANÉES MAÇONNIQUES par Guy Chassagnard
En franc-maçon de tradition, attaché à l’histoire de ce qui fut jadis le Métier de la Maçonnerie avant que de devenir la Maçonnerie spéculative des Maçons libres et acceptés, notre frère Guy Chassagnard met en chroniques ce qu’il a appris dans le temple et… dans les textes ; en quarante et quelques années de pratique maçonnique. Ceci selon un principe qui lui est cher : Apprendre en apprenti, comprendre en compagnon, partager en maître.
Chronique 166
1751 – Laurence Dermott et Ahiman Rezon
Né en 1720 dans le comté de Roscommon, en Irlande, d’un père armateur et négociant en vin, Laurence Dermott s’est installé à l’âge de vingt-huit ans à Londres, pour y exercer le métier de peintre (en bâtiment) ; plus tard, il deviendra lui-même négociant. Il décédera dans la capitale du royaume britannique en 1791.
Il a été initié franc-maçon à Dublin en 1740, et reçu au Royal Arch avant son départ d’Irlande, alors même qu’il était vénérable de sa loge.
Suite à son installation à Londres, Dermott participe – après avoir été membre d’une loge « moderne » et d’une loge irlandaise indépendante – aux premiers pas de la Grande Loge ancienne d’Angleterre, dont il devient bientôt, et ce pour une vingtaine d’années, le grand secrétaire ; puis le grand maître adjoint, appelé à remplacer le nouveau grand maître de l’obédience, John, duc d’Atholl, souvent absent.
• Ahiman Rezon. – Cette œuvre de Laurence Dermott, jamais traduite, a de quoi dérouter le lecteur : elle pourrait être tirée de l’hébreu (L’aide) ou de l’espagnol (La Loi) ; mais ce n’est pas prouvé. Dans l’ignorance du choix de l’auteur, rappelons son titre originel, ainsi traduit de l’anglais : Ahiman Rezon, ou une Aide à un Frère, montrant l’excellence du Secret, la cause première et le motif de l’Institution de la Franc-Maçonnerie ; les principes du Métier et les profits découlant de leur stricte observance […], également les anciens et les nouveaux Devoirs.
Disons-le tout net, Ahiman Rezon est une copie édulcorée du Livre des Constitutions de James Anderson ; avec une longue histoire romancée, sinon rocambolesque, de la Franc-Maçonnerie. Où intervient un homme nommé Ahiman, portier du Temple de Salomon (1 Chroniques 9:17)
———-
© Guy Chassagnard – Auteur de :
- La Franc-Maçonnerie en Question (DERVY, 2017),
- –Les Constitutions d’Anderson (1723) et la Maçonnerie disséquée (1730) (DERVY, 2018),
- –Le Dictionnaire de la Franc-Maçonnerie (SEGNAT, 2016).
———-
View Comments (2)
Édulcorée certes! Mais rechristianisée comme en témoigne la paraphrase de l'Art 1er des Constitutions de 1723 dites (à tort) d'Anderson dans Ahiman rezon.
« Un Maçon est tenu par son engagement d'adorer vraiment le Dieu éternel et de croire fermement en lui, comme en toutes ces archives sacrées que dignitaires et pères de l'église ont compilées et publiées à l'usage des hommes de bien. »
Guy Chassagnard écrit : "Ahiman Rezon. – Cette œuvre de Laurence Dermott, jamais traduite"
Mais si : l'édition originale de 1756 a fait en 1997 l'objet d'une publication avec traduction par Georges Lamoine aux Editions SNES de Toulouse.